La présentation de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE), ce mardi 27 novembre 2018, suscite de nombreuses réactions. Tandis que le Syndicat des Énergies Renouvelables (SER) évoque « une trajectoire claire » pour une « véritable montée en puissance des renouvelables« , le président de France Energie Eolienne, Olivier Perot, estime en revanche que « le gouvernement souffle le chaud et le froid sur les énergies marines« . Invité aux Assises de l’Économie de la Mer ce mercredi 28 novembre 2018, le ministre de la transition énergétique, François de Rugy, a pourtant confirmé ses ambitions pour les EMR…
Des objectifs jugés trop timides pour l’éolien en mer
La Programmation Pluriannuelle de l’Energie détaille les objectifs de la politique énergétique pour la période 2019-2028. Plusieurs fois reportée, sa publication a finalement été officialisée par le président de la République, Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat prépare un tournant historique : la fin des énergies fossiles ! Ainsi, « en 30 ans, nous devons passer d’une France où 75% de l’énergie consommée est d’origine fossile à une France où l’énergie sera totalement décarbonée« . Et pour cela, il compte notamment sur nucléaire, promettant qu’aucun site ne serait fermé, mais aussi sur les énergies renouvelables.
D’ailleurs, le président du SER, Jean-Louis Bal, « se félicite que l’objectif de 40% de production d’électricité renouvelable d’ici 2030 trouve désormais une traduction concrète dans le projet de PPE« . Dans cette optique, le gouvernement envisage de multiplier par 3 les capacités installées pour l’éolien terrestre et par 5 pour le solaire photovoltaïque. Cependant, l’organisation professionnelle précise aussi vouloir poursuivre ses échanges avec les pouvoirs publics, « afin d’affiner les trajectoires de certaines filières, particulièrement les énergies marines renouvelables« .
Pour l’instant, la PPE prévoit d’atteindre pour l’éolien en mer 5,2 GW en 2028 et 2,4 GW en 2023. France Energie Eolienne juge « qu’avec des objectifs réduits de moitié par rapport aux recommandations de la filière, le gouvernement renonce au potentiel énergétique et industriel de cette énergie« . Pire, l’éolien en mer serait tout simplement « sabordé » avec des conséquences cruelles pour les emplois de cette filière. Seul le parc au large de Saint-Nazaire sera mis en service au cours de l’actuel quinquennat. Une période pendant laquelle « quatre nouveaux appels d’offres » seront lancés selon le président de la République.
François de Rugy veut une transition énergétique adaptative
Pour rappel, le parc éolien en mer au large de Saint-Nazaire est le projet le plus abouti. Il reviendra donc à EDF Renouvelables, Enbridge et General Electric d’inaugurer la production de la filière en France. Par ailleurs, le parc éolien offshore du Tréport en est quant à lui toujours au stade des enquêtes publiques. Cette phase doit se conclure le 29 novembre 2018 et le département de la Seine-Maritime vient de valider le projet. L’éolien en mer est handicapé par des procédures longues qui freinent son développement. Le dernier appel d’offres lancé à Dunkerque le 15 novembre 2018 sera probablement confronté aux mêmes difficultés.
A Brest pour les Assises de l’économie de la mer, François de Rugy a néanmoins souligné l’importance de cette filière. D’après lui, l’AO de Dunkerque se concrétisera en 2019, un autre AO sera annoncé en 2020, et enfin de « nouveaux projets » seront dévoilés en 2023 et 2024. Plus précisément, il indique que la PPE programme 2,5 à 3GW pour l’éolien offshore posé et 1GW flottant. Qui plus est, « nous pourrons évoluer dans le futur sur l’augmentation des capacités si on a une baisse de prix« .
La veille, Emmanuel Macron avait d’ailleurs affirmé que la PPE et la transition énergétique seraient « adaptatives« … En effet, il faut non seulement tenir compte des choix de nos voisins européens, mais aussi des innovations technologiques. Par ailleurs, une consultation sera prochainement organisée dans le territoires. Edouard Philippe, va recevoir les corps intermédiaires à partir du 29 novembre 2018, pour préparer des « conférences teritorrialisées« . L’objectif pour le chef du gouvernement est de « trouver des solutions concrètes pour accompagner » la transition énergétique.
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