Désireuses d’atteindre l’autonomie énergétique dans les plus brefs délais, les îles bretonnes de Sein, Molène et Ouessant mettent en oeuvre avec succès depuis 2015 un vaste programme de transition énergétique visant à parvenir d’ici 2030 à une consommation 100% renouvelable. Le maire d’Ouessant et président de l’Association des îles du Ponant Denis Palluel s’est félicité vendredi 7 septembre 2018 des avancées réalisées en seulement trois ans, tout en regrettant la persistance de quelques freins réglementaires.
Habitées à l’année, les îles du Ponant dans le Finistère, ne sont pourtant pas reliées au continent. Aucune interconnexion électrique ne fait le lien avec ces territoires insulaires isolés et l’approvisionnement énergétique peut parfois y être difficile. En cours de révision par le gouvernement, la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) relative à ces territoires fixe dans ce cadre des priorités d’action afin de mieux maîtriser la demande d’énergie, de diversifier les sources de production, de sécuriser l’approvisionnement et de développer le stockage et les réseaux. L’objectif prioritaire étant de tendre vers l’autonomie énergétique et d’aboutir en 2030 à une « décarbonation » du mix énergétique local via une production d’énergie proche des 100% d’énergie renouvelable.
Des économies d’énergie substantielles dans les îles du Ponant
Pour y parvenir, ces îles ont entamé en 2015 un programme spécifique de transition énergétique censé leur permettre d’atteindre dans un premier temps l’objectif intermédiaire de 50% de production d’électricité à base d’énergie renouvelable en 2023. « Depuis trois ans beaucoup de choses ont été faites », a expliqué à l’AFP le président de l’Association des îles du Ponant. « Il y a aussi plein de promesses qu’il faut transformer avec un objectif de 50% d’énergies renouvelables d’ici 2023 et 100% d’ici 2030 », a-t-il poursuivi, soulignant la nécessité de « déverrouiller certains freins techniques, mais surtout réglementaires », en référence à la loi littoral qui empêche l’installation d’éoliennes près des côtes.
En matière d’économies d’énergie, les progrès réalisés en trois ans sur ces trois îles (mais également à Batz et Saint-Nicolas des Glénan), sont plus qu’encourageants, rappelle l’association des îles du Ponant. Au total, près de 2.120 MWh par an ont été économisés, soit quatre fois plus que l’objectif initial fixé à 429 MWh par an. Sur la même période, elles ont économisé 637 m3 de fioul, réduit leurs émissions de CO2 de près de 26% par rapport à 2014, et produit 229 MWh d’énergies renouvelables, soit 2,5% de leurs besoins en énergie.
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