Le ministère de la Transition écologique et solidaire a désigné jeudi 23 août 2018 les 14 premiers lauréats de l’appel d’offres pour de petites centrales hydroélectriques. Organisé sur trois années successives, cet appel d’offres a pour objectif de développer près de 105 MW de nouvelles capacités ne relevant pas du régime de la concession, afin de relancer la filière.
Si l’hydroélectricité est à ce jour la première des énergies renouvelables en France, représentant environ 12% de l’énergie produite annuellement, elle est limitée depuis quelques années par de nouvelles directives européennes et gouvernementales réglementant l’exploitation des rivières dans le sens d’une protection croissante de la biodiversité. La production hydroélectrique a de ce fait diminué sous l’effet de l’augmentation des débits réservés (débits qui ne sont pas dérivés du cours d’eau) début 2014, et des règles relatives à la continuité écologique, qui requièrent la mise en place de passes à poissons (limitant le débit turbiné) ou de grilles fines (diminuant la puissance).
Fort de ce constat, la précédente ministre de l’environnement Ségolène Royal a lancé en mai 2017 un appel d’offres portant sur la réalisation et l’exploitation de toutes petites installations hydroélectriques (dont la puissance est comprise entre 1 et 4,5 MW) implantées sur de nouveaux sites ou équipant des barrages existants. Il vise à développer au total près de 105 MW de nouvelles capacités sur trois ans dans le respect des enjeux environnementaux et de la continuité écologique, et ne relevant pas du régime de la concession.
Les résultats de la première période ont été dévoilés jeudi 23 août 2018 par le ministre de la Transition écologique et solidaire et concernent 14 projets représentant une puissance totale de 36,9 mégawatts (MW). Attribués pour un tarif moyen de rachat de l’électricité de 89,60 euros par mégawattheure (MWh), ces premiers projets démontrent selon Nicolas Hulot la compétitivité économique de l’hydroélectricité sur de petites installations. “Cet appel d’offres est la preuve que l’hydroélectricité peut concilier compétitivité économique et respect de l’environnement“, a salué le ministre dans un communiqué. Une seconde période de candidature à l’appel d’offres sera lancée en décembre.
Crédits photo : France Hydro Electricité / Bernard Penalba