Les énergies renouvelables à la traîne dans certains secteurs clés

Les énergies renouvelables à la traîne dans certains secteurs clés

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Si l’on peut logiquement se réjouir d’une année 2017 record en matière de raccordements d’installations renouvelables, le nouveau rapport annuel REN21, publié lundi 4 juin 2018 par l’association éponyme, se veut légèrement moins optimiste. Cette étude de référence pour de nombreux industriels et politiques, propose le bilan des énergies renouvelables à l’échelle internationale et s’inquiète d’un rythme de croissance trop lent dans les secteurs de la chaleur, du froid et des transports.

Malgré des chiffres records encourageants, l’année 2017 n’aura pas permis de gommer toutes les inquiétudes relatives au réchauffement des températures. Selon le rapport 2018 sur les énergies renouvelables du réseau d’experts REN21 (Renewable Energy Policy Network for the 21st Century), le rythme de développement des énergies vertes reste encore trop lent dans les secteurs de la chaleur, de froid et des transports pour espérer limiter le réchauffement climatique sous la barre des 2 degrés.

« Passer d’une transition électrique à une transition énergétique »

En effet, si 70% des nouvelles capacités de production de courant installées dans le monde en 2017 l’ont été à base d’énergies renouvelables (éolien, solaire, etc.), représentant « la plus forte augmentation (…) de l’histoire moderne » avec 178 gigawatts (GW) installés, il n’y a eu en revanche que peu d’évolution dans les secteurs de la chaleur et du froid, pour lesquels les énergies renouvelables ne représentent toujours que 10% de la production (contre environ 25% dans le secteur de l’électricité). Même constat dans le secteur des transports dans lequel 92% des besoins en énergie restent couverts par le pétrole, contre 2,8% pour les biocarburants et moins de 1% pour l’électricité verte. Les experts du réseau REN21 expliquent ce « retard considérable » par le peu de mobilisation des Etats signataires de l’Accord de Paris, dont seuls 48 pays ont adopté des objectifs nationaux de verdissement dans ces secteurs, contre 146 pays pour l’électricité, et plaident pour le passage rapide « d’une transition électrique à une transition énergétique ».

De manière générale, la croissance des énergies vertes reste encore trop lente à l’échelle internationale pour couvrir l’augmentation de la demande et limiter le réchauffement climatique sous les 2 degrés par rapport à l’ère préindustrielle. Les investissements dans les énergies vertes (hors hydroélectricité) ont atteint près de 280 milliards de dollars l’an dernier, dont plus de 126 milliards rien qu’en Chine (+2% par rapport à 2016), mais cela reste toujours très en deçà des 500 milliards par an jusqu’en 2040 préconisés par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pour lutter efficacement contre le réchauffement des températures, rappelle REN21.

Crédits photo : REN21

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Toujours le même problème, le secteur “chaleur” malgré son énorme potentiel mondial (mais qui ne rapporte pas assez tellement c’est fiable et durable !) et notamment le solaire thermique et en particulier hybride, hormis quelques pays, qui sont chaque fois les grands oubliés.

    En France on dit que çà embarrasse les entreprises de travailler avec les plombiers et qu’il est plus simple de souvent arnaquer des gens avec du solaire PV qui n’est pas la meilleure technologie comparé à l’hybride. Et le taux d’arnaques dans le PV reste quand même assez élevé sans parler de mauvais montages électriques.

    On retrouve ce manque de compétences et de sérieux dans le domaine de l’isolation où les défauts sont nombreux et pas sans conséquences sur le bâti et les résultats.

    On ne dira jamais assez qu’il faut bien réfléchir aux travaux, sélectionner de bonnes entreprises et installateurs, ce qu’a été obligé de faire Dualsun dans le solaire hybride et qui s’est associé avec Daikin dont les pompes à chaleur sont parmi les meilleures et qui avait racheté l’allemand Rotex dont les ballons thermiques sont également parmi les meilleurs.

    Bref c’est avec ce style d’entreprises et méthodes de suivi, formations régulières et contrôle des installateurs que l’on arrive aux meilleurs résultats. Mais c’est aussi aux particuliers de ne pas prendre n’importe quoi et n’importe qui lorsqu’ils réalisent des travaux.

    Quant aux agrocarburants, on ne regrette pas leur retard vu le rendement dérisoire de la photosynthèse et celui très modeste des moteurs thermiques. C’est un non sens énergétique que l’Europe ferait bien d’arrêter plus vite que les lobbies et pays du secteur ne souhaitent.

    Les lobbies d’Argentine, du Brésil etc font du business dans ce domaine y compris en Afrique, il serait plus que temps de réagir.

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  • Document assez bien fait (même si le sujet est vaste) du groupe média belge Revolve spécialisé dans le développement durable rappelant les solutions rentables pouvant réduire les émissions de gaz à effet de serre en Europe de plusieurs centaines de millions de tonnes par an:

    https://issuu.com/revolve-magazine/docs/decarbeurope_2018_report

    Cà réduirait d’autant les importations fossiles qui sont actuellement de :

    + 272 milliards d’euros par an en Europe,
    + 56 milliards d’euros en France (soit de quoi réduire notre dette de près de 2300 milliards d’euros de plus d’1/4 tous les 10 ans)

    dépenses auxquelles il faut ajouter :

    le coût de la pollution de 1363 milliards d’euros par an en Europe selon l’OMS
    celui du réchauffement climatique

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  • @Energy+
    Tout cela est bien théorique et provenant d’entreprise militante pour les “renouvelables” . Conflits d’intérêts, oui ou non ?

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  • @ Dan : je ne vois pas quelles technologies sont théoriques dans le document Revolve puisqu’elles sont toutes en cours de développement dans le monde.

    Il ne s’agit pas non plus d’un document militant puisque les intervenants proviennent de tous secteurs et fonctions, n’ont pas forcément des intérêts directs ni indirects et si c’est le cas sont de toutes façons en concurrence les uns les autres.

    On peut contester telle ou telle technologie comme c’est mon cas sur certains aspects de la partie “bioenergy” par exemple, mais globalement ce document donne un bon panorama de bonnes réponses que l’on a pu vérifier et constitue un assez bon résumé facile à lire.

    Il est peu courant en effet d’avoir des résumés sur un ensemble de solutions adéquates.

    On ne peut pas contester par exemple l’avantage de l’hydrogène méthanation dans le stockage, le réduction des énergies fossiles, l’industrie, les transports lourds et longues distances etc

    Pas plus que celui des bus à super-condensateurs et charge ultra rapide voire à batteries sur certains parcours (exemple ceux de Bolloré notamment).

    Pas plus que l’efficacité énergétique ou les réseaux de chaleur (quand les sources d’énergie sont le plus possible solaire, de récupération, via biogaz ou des pompes à chaleur en eau de mer et fleuves, en géothermie etc)

    Vous critiquez systématiquement mais on attend toujours vos solutions pratiques !

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  • le problème avec les partisans des énergies dites renouvelables, c’est qu’ils ne so,nt pas capables de faire la différence entre les solutions techniquement et économiquement viables d’une part et les autres; en particulier parce que les essais en laboratoire ne sont pas forcément extensibles à l’échelle industrielle.
    3 exemples :
    Le chauffe eau solaire est une excellente solution qui présente plusieurs avantages :
    a) équivalent elec pour un ménage de 4 personnes : environ 2 000 kWh/an
    b) Technologie simple, disponible dans les pays émergents
    3) gain direct pour le consommateur a

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  • M. Energie + :
    je vous propose le chauffe-eau solaire simple et bénéficiant directement à l’utilisateur
    je vous proprose aussi de réactiver de nombreuses centrale hydrauliques mais donnent une énergie prévisible et dispatchable.
    Pour l’hydrogène, c’est une technologie de bobos californiens valable pour les missions spatiales mais à des coûts prohibitifs. ma

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  • suite du précédent :

    Mais il est vrai qu’il s’agit de calculs de coin de table et que le consommateur doit payer n’importe quel prix le soutien à tous les projets “écologiques”. Mais vous allez être décu. Le gouvernement veut annuler les contrats des éoliennes off shore, contrats pourtant bien juteux pour les amis de M. HULOT et de l’ADEME.

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