Fort du feu vert européen obtenu en mars 2017, les autorités hongroises entendent bien mener à terme les opérations d‘agrandissement de la centrale de Paks, et cela malgré les critiques de l’Autriche voisine. Selon les récentes déclarations du ministre en charge du projet Janos Süli, les deux nouvelles tranches nucléaires prévues sur ce site, construites et financées par la Russie, seront opérationnelles en 2026-2027.
Les deux nouvelles tranches de 1.200 mégawatts (MW) chacune sont destinées à remplacer les quatre réacteurs actuellement en fonction sur le site, construits dans les années 80 et qui assurent la moitié de la production d’électricité en Hongrie. Le chantier devrait débuter cette année pour une mise en service espérée du premier réacteur en 2026. Les travaux préliminaires commenceront cette année, « la construction des réacteurs débutera en 2020, et les deux nouveaux blocs de la centrale nucléaire seront en exploitation commerciale dès 2026 et 2027 », a indiqué le ministre Janos Süli.
Une aide d’Etat conforme aux règles de la concurrence communautaire
Financé à hauteur de 80% par la Russie, le projet de centrale nucléaire Paks II (d’un budget global de 12,5 milliards d’euros) était accusé par certains de bénéficier d’une aide d’Etat anticoncurrentielle et contraire à la législation européenne. La Commission européenne avait ouvert fin 2015 une enquête approfondie afin de déterminer si ce projet, attribué sans appel d’offres et contesté par l’opposition, était viable économiquement et conforme aux règles européennes existantes en matière de concurrence.
A la suite de cette enquête, Bruxelles s’était prononcé en mars 2017 pour la poursuite du projet, estimant qu’il répondait aux exigences de l’UE. Cet investissement est considéré comme « une aide d’Etat », mais le gouvernement hongrois « a pris des engagements substantiels » pour « limiter les distorsions potentielles de la concurrence », expliquait alors l’exécutif européen. « Le montant de l’aide est limité et proportionné aux objectifs poursuivis », était-il précisé. Budapest s’est notamment engagée auprès de l’UE à employer les bénéfices réalisés par l’exploitant de Paks II pour rembourser ou couvrir les frais d’exploitation, et non pour réinvestir dans la construction de capacités de production supplémentaires.
Crédits photo : Hongrie Actuelle
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