Afin de contrecarrer la baisse régulière des stocks de gaz naturel et de limiter ainsi les risques de tension dans l’approvisionnement en gaz l’hiver prochain, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a annoncé vendredi 23 février 2018, avoir pris trois délibérations dans le but d’augmenter les volumes de stockage de gaz de 50% en 2018. Ces volumes de gaz passeront de 90 térawattheures (TW/h) en 2017 à 138 TW/h, un niveau fixé par la Programmation pluriannuelle de l’énergie et jugé suffisant pour « garantir la sécurité d’approvisionnement de la France ».
Mis à contribution l’hiver dernier dans le secteur de la production d’électricité, le gaz constitue une énergie d’appoint rapidement mobilisable permettant de couvrir de manière efficiente les pics de consommation hivernaux. Cette solution de secours impose toutefois de disposer de volumes de gaz suffisants en réserve, alors que les stocks semblent désormais de plus en plus difficiles à reconstituer du fait d’un écart réduit entre les prix été-hiver sur le marché.
Augmentation des volumes et baisse du coût de stockage de gaz
Dans la pratique, les fournisseurs ont pour habitude d’acheter du gaz moins cher l’été pour le revendre à un prix plus élevé l’hiver, mais l’écart de prix entre les deux périodes s’étant réduit ces dernières années, il ne couvre plus les coûts du stockage et n’encourage plus les fournisseurs à l’anticipation. Or, pour assurer la sécurité d’approvisionnement du pays, les fournisseurs ont l’obligation légale, sous peine de pénalités financières, de stocker avant le 1er novembre des volumes de gaz suffisants pour pouvoir répondre à la demande hivernale des clients connectés au réseau de distribution. « Sans augmentation des souscriptions des stockages souterrains de gaz, des arrivées rapides de gaz naturel liquéfié sur le réseau seront indispensables pour assurer l’approvisionnement en gaz des consommateurs en cas de périodes froides l’hiver prochain (…) et certains scénarios (…) montrent un risque de déficit de gaz entre les entrées et les sorties du réseau », prévenaient déjà en juin dernier les gestionnaires du réseau de transport de gaz français GRTgaz et TIGF dans un communiqué commun.
Pour éviter un tel scénario et inciter les fournisseurs à stocker davantage, la CRE a dévoilé vendredi 23 février 2018, les contours d’une nouvelle réforme de ce système de stockage, prévoyant une augmentation de 50% des volumes de stockage, passant de 90 TW/h en 2017 à 138 TW/h cette année, ainsi qu’une baisse du coût unitaire de 30%, passant de 7,5 euros le MW/h à 5,2 MW/h. « Cette hausse des capacités engendrera un coût de 715 millions d’euros, légèrement supérieur à celui des années précédentes », précise la CRE dans un communiqué. De leur côté, les opérateurs de stockage vendront certes à des prix plus bas du fait de l’instauration d’un système d’enchères, mais toucheront un revenu garanti financé par une compensation dans le tarif transport.
Crédits photo : Storengy
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