Alors que l’énergie nucléaire représente déjà la deuxième source d’énergie décarbonée du pays (l’atome fournit environ 16 % du total des besoins en électricité du Canada et près de 60 % en Ontario), Ottawa semble désireux de poursuivre son développement sous des formes diverses. Outre la recherche sur la fusion nucléaire, le Canada pourrait développer dans l’avenir de « petits réacteurs nucléaires modulaires » autonomes pouvant être facilement déployées dans les mines, le transport maritime ou les missions spatiales.
Dans un communiqué publié jeudi 22 février 2018, le ministère des Ressources naturelles canadien a dévoilé ses nouvelles ambitions en matière de technologies nucléaires. Le gouvernement de Justin Trudeau souhaite mettre au point de « petits réacteurs nucléaires modulaires » pouvant être déployés de manière autonome et présentant de nombreux avantages en termes de coûts et de flexibilité. Si ces modèles, en cours de recherche et développement, ne dépasseront pas les 300 MW de puissance (à comparer aux 1650 MW d’un réacteur de taille standard), ils présentent un atout non négligeable pour équiper les sites isolés et les régions et pays en développement qui ne disposent pas de réseaux électriques de grosses capacités.
Les autorités canadiennes ont demandé dans ce but à l’Association nucléaire canadienne (ANC) d’établir d’ici la fin de l’année une « feuille de route » détaillant les priorités et les difficultés d’un développement et d’une utilisation possibles de petits réacteurs modulaires au Canada. Ce cadre de travail devra permettre « d’encourager l’innovation et d’établir une vision à long terme » pour ce secteur, et « d’évaluer les caractéristiques de différents types de petit réacteur modulaire au regard des exigences des utilisateurs et des priorités canadiennes », a expliqué le ministère des Ressources naturelle dans son communiqué. Cette feuille de route va aider à mieux comprendre « la façon dont nous pouvons développer et utiliser cette technologie émergente », a ajouté Kim Rudd ministre adjointe aux Ressources naturelles.
Selon l’Association nucléaire mondiale, ces petits réacteurs nucléaires modulaires pourraient être déployés dans d’anciennes mines de charbon par exemple, dans le transport maritime, dans des installations militaires ou encore dans des missions spatiales. Au Canada, des groupes miniers ont déjà par le passé fait part de leur intérêt pour cette technologie afin de remplacer les générateurs à essence dans des mines isolées de l’Arctique.
Crédits photo : Talknuclear (CNA2018)
COMMENTAIRES
Quels dangers (déchets, terrorisme), quels risques, encore des déchets radioactifs, tous ces petits réacteurs nucléaires !
1650 MW n’est pas la taille standard d’un réacteur. Nos 58 réacteurs, c’est 34 réacteurs de 900 MW, 20 réacteurs de 1300 MW et 4 de 1450 MW. Seul l’EPR est conçu d’une puissance de 1600 MW.
La petite centrale de Brennilis en Bretagne, au démantèlement si long, si coûteux, n’a une puissance que de 70 MW….
Quel est l’intérêt de chipoter sur ce qu’est la puissance nucléaire standard ? Et il se trouve que 1650MW est la puissance d’un EPR. Il n’y a en effet pas de standard, mais l’EPR est la nouvelle référence française.
Quant aux “dangers” du nucléaire, ils sont en effet bien là. Mais ils sont au final plus faibles que ceux liés au charbon, au pétrole, au gaz et à la biomasse, énergies sur lesquelles sont basés la quasi totalité des mix électriques de la planète.
Ces petits réacteurs équipent déjà nos sous-marins dits nucléaires.
Je crois que l’ex-DCNS (Naval Grup) les a déjà “civilisés”, à Cherbourg, sous la dénomination FLEXBLUE, toujours en immersion totale dans la mer.