Avec plus de 600 millions de personnes sans électricité et des besoins croissants, l’Afrique reste confrontée aujourd’hui à de nombreux problèmes d’approvisionnement énergétique, alors même qu’elle dispose de ressources renouvelables abondantes. L’exploitation de ces énergies propres et le développement de nouvelles capacités de production électrique constituent un des défis majeurs du continent, pour lequel la Banque africaine de développement (BAD) prévoit d’agir encore davantage. Selon une déclaration de son Président, mardi 6 février 2018, la BAD mettra prochainement en place une nouvelle initiative, baptisée « Du désert à l’électricité », et visant à exploiter l’énergie solaire dans tout le Sahel et à apporter l’électricité à plus de 250 millions d’Africains.
Si la croissance économique des pays africains est aujourd’hui très prometteuse, elle est freinée dans de nombreuses régions du continent par un déficit énergétique caractéristique. Près des deux tiers de la population (environ 645 millions de personnes) sont privés d’électricité dans des régions isolées du réseau et plus de 730 millions de personnes dépendent toujours du charbon de bois pour la cuisson ou du pétrole pour l’éclairage. L’électrification s’impose donc comme une des priorités de développement du continent pour répondre à la forte augmentation de la demande d’énergie dans les années à venir. Consciente des enjeux, la Banque africaine de développement a annoncé la mise en œuvre d’un vaste programme d’électrification dans la région du Sahel, basé sur le développement de l’énergie solaire et censé permettre l’accès à l’électricité pour 250 millions de personnes supplémentaires.
Vers un triplement des financements climatiques
Selon les propos d’Akinwumi Adesina, président de la BAD, l’objectif de ce programme « est de fournir l’appui nécessaire pour permettre la production de 10.000 MW d’électricité, de connecter 250 millions de personnes à l’électricité, dont 75 millions de personnes aux systèmes hors réseau ». Appelant à la promotion de la croissance verte en Afrique, le président de l’institution financière africaine a confirmé pour cela son intention de tripler les financements de la BAD en faveur de la lutte contre le changement climatique et du développement des énergies renouvelables, pour les porter à 40% de son portefeuille à l’horizon 2020.
En 2017, la BAD avait déjà atteint le niveau record de 100% de ses nouveaux prêts accordés dans le domaine des énergies renouvelables et prévoit donc de renforcer cette stratégie en augmentant de manière significative le montant des prêts. « En accédant à davantage de financement, nous espérons fournir l’électricité à un nombre sans précédent de 29,3 millions d’Africains, entre 2018 et 2020 », a poursuivi Akinwumi Adesina. Pour rappel, dans le cadre de son programme « Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie », la BAD a déjà investi 1,39 milliard de dollars dans l’amélioration de l’accès à l’électricité et a contribué à la production de 1.400 MWh d’électricité supplémentaires et au raccordement de 3,8 millions de personnes aux réseaux électriques.
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