Si la centrale de Fessenheim devrait bel et bien fermer fin 2018, comme l’envisage le groupe depuis le mois d’avril dernier, EDF a rappelé à l’occasion de la publication de ces données 2018 sur le site du gestionnaire RTE, que cette fermeture restait sujette à deux conditions, comme convenu avec l’Etat en début d’année. Il faudra qu’elle coïncide avec le démarrage de l’EPR de Flamanville (Manche) dont la capacité est la même que celle des deux réacteurs de Fessenheim (environ 1.600 mégawatts), et d’autre part, qu’elle soit nécessaire pour limiter le parc nucléaire français à son niveau actuel, soit 63,2 gigawatts.
En publiant vendredi 8 décembre 2017, sur le site du gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE ces données relatives à la production d’électricité pour l’année 2018 (afin de respecter les règles d’information des acteurs du marché), le groupe EDF a en quelque sorte confirmé la fermeture de la centrale alsacienne de Fessenheim. EDF envisage en effet de mettre pour de bon à l’arrêt les deux réacteurs de la doyenne des centrales françaises le 31 décembre 2018 à minuit, à condition bien sûr que soient respectées en contrepartie les dispositions prévues dans la loi de transition énergétique.
EDF avait obtenu à l’époque que la fermeture de Fessenheim « soit nécessaire au respect du plafond légal de 63,2 GW, tant à la date de demande d’abrogation qu’à la date de mise en service de l’EPR de Flamanville ». La demande d’abrogation indispensable au gouvernement pour valider la procédure, ne devrait donc être transmise que « dans les six mois précédant » la mise en service de l’EPR de Flamanville. Le gouvernement avait déjà convenu préalablement que l’avenir des deux centrales serait lié, garantissant ainsi le respect du plafond des capacités de production du parc nucléaire français dans les années à venir.
Rappelons que pour lancer le processus d’arrêt de Fessenheim, EDF doit envoyer six mois avant la date prévue une demande d’abrogation de l’autorisation d’exploiter les deux réacteurs du site. Actuellement un seul des deux réacteurs est en fonctionnement. Le réacteur numéro 2 est à l’arrêt depuis juin 2016 pour des vérifications dans le cadre des irrégularités détectées à l’usine Creusot Forge d’Areva. EDF prévoit de le redémarrer le 15 mars 2018.
COMMENTAIRES
Il ne faut pas arrêter la centrale de Fessenheim, car la France ne dispose pas, en puissance, de quoi répondre à la demande en période de forte charge; d’ailleurs, il y a tout à gagner, financièrement pour EDF, et pour toute l’Europe du point de vue du climat, tant qu’elle utilisera des combustibles fossiles pour faire de l’électricité.