Délaissé depuis 2015 en raison d’un prix sur le marché de gros de l’électricité plus intéressant, l’Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) a connu ces derniers mois un regain d’intérêt de la part des fournisseurs alternatifs. Selon un communiqué du gendarme français de l’énergie (CRE) publié vendredi 1er décembre 2017, les concurrents du groupe EDF auraient demandé davantage d’électricité nucléaire à prix régulé pour l’année 2018.
Entré en vigueur le 1er juillet 2011, l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique offre aux opérateurs alternatifs qui en font la demande, la possibilité d’acheter jusqu’à 100 TWh de volume d’électricité à EDF, à un prix aujourd’hui fixé à 42 euros par mégawattheure, afin d’alimenter leur propre réseau et d’approvisionner ainsi leurs clients. Ce dispositif a pour objectif d’accroître la concurrence sur le marché hexagonal.
Problème, la baisse des prix de l’électricité sur le marché de gros ces dernières années avait incité progressivement les fournisseurs à s’approvisionner directement sur le marché et donc à diminuer leur recours à l’Arenh (aucun volume n’a même été demandé et livré au titre de ce dispositif en 2016). Une tendance qui s’est toutefois inversée fin 2017 en raison de l’augmentation des prix sur le marché liée à l’arrêt de certains réacteurs nucléaires français (la stabilité des prix proposé par l’Arenh apparaît dans un tel contexte d’autant plus attractif pour les fournisseurs).
Depuis, l’intérêt des concurrents d’EDF pour l’électricité nucléaire est reparti à la hausse et la demande a déjà atteint un total de 94,6 TWh pour l’année 2018, dont 9,2 TWh liés aux pertes en ligne des gestionnaires de réseaux d’électricité et 85,4 TWh pour les consommateurs finaux. « Ce dernier chiffre s’inscrit en augmentation de 4 TWh par rapport au niveau de l’année dernière mais reste inférieur au plafond de 100 TWh fixé par le code de l’énergie », détaille notamment le régulateur.