Guyane : un cluster de compétences pour soutenir les énergies vertes

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Disposant de ressources hydroélectriques et renouvelables considérables, la Guyane entend bien profiter de ce potentiel pour réduire sa dépendance aux combustibles fossiles et atteindre d’ici 2030 l’autonomie énergétique. A l’occasion de son déplacement dans la région du 26 au 28 octobre 2017, le Président de la République Emmanuel Macron a clairement encouragé le déploiement des énergies vertes, et annoncé la création prochaine d’un cluster de compétences dédié à ces filières de production en lien avec l’université et l’Agence pour la biodiversité.

Une Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ambitieuse

Comme prévu par la loi sur la transition énergétique pour la Croissance verte, les territoires français isolés et non interconnectés au réseau continental font l’objet de Programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE) distinctes. La Corse, la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, Mayotte, La Réunion et Saint-Pierre-et-Miquelon, bénéficient tous d’un plan adapté à leurs particularités géographiques et énergétiques leur permettant d’atteindre à court terme l’autonomie énergétique dans le respect des objectifs climatiques.

La Guyane ne déroge pas à la règle et prévoit dans le cadre de sa PPE, d’atteindre l’autonomie énergétique en 2030 en passant la part des énergies renouvelables dans sa production d’électricité à plus de 85% (contre seulement 32% pour la métropole à la même date). Un objectif largement à sa portée compte tenu du haut niveau de l’hydroélectricité dans la région et du dynamisme croissant des filières solaire et biomasse. En effet, si les difficultés économiques sont légions dans ce territoire français d’Amérique du sud, la transition énergétique portée jusqu’à présent par une hydroélectricité dominante semble de son côté en bonne voie pour réaliser les objectifs annoncés. En 2016, la répartition de la production électrique était issue pour 47% de l’hydraulique via principalement le barrage de Petit Saut mis en service au début des années 1990 par EDF et sa direction SEI (dédiée aux Systèmes énergétiques insulaires), de 6% par le solaire photovoltaïque et de 1% par la biomasse.

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Vers la création d’un cluster énergie renouvelable

Contrairement aux autres départements d’outre-mer, la Guyane est donc relativement peu dépendante des énergies fossiles, qui ne constituent qu’environ 46% du mix énergétique local, grâce à un potentiel naturel important. Les cours d’eau guyanais sont propices au développement de la petite hydraulique, et les énergies renouvelables dans leur ensemble représentaient déjà en 2016, 54 % de la production électrique (en baisse de 11% par rapport à 2015 du fait d’une faible pluviométrie handicapant la production hydraulique). La puissance des installations de production d’électricité en Guyane a légèrement augmenté ces dernières années grâce au développement de la filière solaire et la puissance installée s’établit aujourd’hui à 292 MW sur le territoire. La production nette d’électricité en Guyane a également augmenté de plus de 3 % atteignant 927 GWh en 2016.

Mais cette proportion de renouvelables, record en comparaison aux autres départements français, reste toujours insuffisante pour le gouvernement qui encourage les projets énergétiques de développement durable et compte notamment s’appuyer davantage sur la valorisation des ressources hydroélectriques, solaires, éoliennes, et biomasse. La PPE de Guyane entend notamment doter le réseau électrique de 200 MW de puissance de production renouvelable supplémentaires d’ici quelques années. Sur le littoral, une importante partie de la demande sera couverte de manière locale et respectueuse de l’environnement grâce au déploiement de 40 MW de biomasse, de 16,5 MW de petite hydraulique et de 20 MW d’éolien. Une puissance photovoltaïque de 51 MW est également envisagée, dont 25 MW associés à des systèmes de stockage de l’électricité afin d’assurer l’autoconsommation. Dans l’Ouest du pays enfin, 20 MW supplémentaires devraient voir le jour en plus des 20 MW récemment installés à Saint-Laurent-du-Maroni.

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Pour soutenir cette tendance et encourager les projets locaux, le Président Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé lors de son passage dans le département la création d’un « cluster » de compétences autour de l’université, associant l’Agence pour la biodiversité (AFB), en vue « d’améliorer la recherche et l’attractivité de la Guyane » dans ces secteurs d’activité.

Promouvoir l’efficacité énergétique pour limiter la hausse de la consommation

En termes de consommation, la Guyane porte aussi son attention sur l’efficacité énergétique, et a pour ambition de diminuer sa consommation électrique de 17 % d’ici à 2023. Le territoire a connu une croissance de sa consommation ces dernières années pour atteindre un maximum de consommation en 2016 de 823 GWh, soit une augmentation de 3,8% par rapport à 2015. Une augmentation structurelle qui s’explique principalement par le développement de l’activité économique et de la démographie.

Crédits photo : Sinnamary

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