En retard sur l’industrialisation des batteries de stockage au lithium, l’Union européenne n’entend pas se laisser déborder sur le marché de la voiture propre par ses concurrents américains ou asiatiques, et prévoit d’encourager désormais massivement son développement. La Commission européenne a détaillé pour cela, mercredi 8 novembre 2017, sa stratégie pour doper l’industrie des voitures propres au sein de l’UE, en imposant par exemple de nouvelles limites de rejet de CO2 pour le secteur automobile.
Désireux d’atteindre à l’horizon 2030 « un parc automobile propre, alimenté par de l’énergie propre », selon les termes du Vice-Président de la Commission européenne lui-même Maros Sefcovic, l’Union européenne veut inciter davantage les industriels du secteur à s’engager dans la mobilité électrique, et prévoit dans ce but la mise en place de nouveaux seuils d’émissions de CO2 pour les voitures et utilitaires légers produites entre 2021 et 2030.
Voiture propre : vers un système plus incitatif
La Commission souhaite que la moyenne des émissions de CO2 recule de 30% d’ici 2030, avec un objectif intermédiaire de -15% en 2025, et veut modifier la législation en cours depuis 2015 qui fixait les émissions acceptables à 95 grammes de CO2 par kilomètre parcouru. Rejetant cette fois l’idée des quotas, Bruxelles opterait pour un système basé sur « l’incitation », « inspiré par ce qui se fait en Californie », selon M. Sefcovic, et dans lequel les constructeurs qui dépassent les références fixées par l’UE dans la production de véhicules propres obtiendraient une augmentation des limites d’émissions de CO2 pour leurs véhicules à essence ou diesel. « L’UE a réduit ses émissions de 23% depuis 1990 tandis que les émissions liées au transport routier ont augmenté d’environ 20%. Cela va clairement l’encontre de nos objectifs climatiques liés à l’accord de Paris », a noté Miguel Arias Canete, commissaire européen à l’Action pour le Climat.
Mais outre la nécessité de répondre aux objectifs climatiques de l’Union, le nouveau marché de la voiture propre représente surtout un potentiel de développement considérable pour les entreprises européennes sur lequel la Chine et les Etats-Unis semblent déjà avoir une longueur d’avance. A ce jour, seuls 6 modèles de voitures électriques sont disponibles dans l’UE, contre plus de 400 en Asie, et le parc automobile européen ne comptait en 2015 que 0,1% de voitures électriques et 0,4% d’hybrides selon l’Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA).
Laisser un commentaire