A la suite de la découverte au début du mois de juillet d’un détournement probable de quatre de ses turbines à gaz vers la Crimée, le groupe énergétique allemand Siemens a annoncé vendredi 21 juillet 2017, son intention de mettre à terme à certaines de ses activités avec la Russie. Siemens avait déjà entamé au début du mois, une procédure en justice conte Moscou et l’entreprise TPE pour non-respect des contrats de livraison et des réglementations européennes, réclamant ainsi le retour des turbines sur leur lieu d’origine ou leur rachat éventuel.
Le géant allemand Siemens semble apparemment sûr de ses sources. Il a réitéré la semaine dernière, ses accusations envers la Russie, les accompagnant cette fois de menaces envers les groupes russes avec lesquels il collabore. Siemens affirme que quatre de ses turbines à gaz livrées ces derniers mois dans le cadre du projet de centrale thermique de Taman, dans la région de Krasnodar en Russie, auraient finalement été détournées vers la Crimée, alors même que l’Union européenne interdit toutes transactions avec ce territoire.
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Annexée par la Russie en 2014, la péninsule ukrainienne de Crimée est en effet sous le joue des sanctions économiques de l’UE et ne peut bénéficier d’aucun accord commercial avec une entreprise européenne. De son côté, la Russie n’a jamais caché son ambition de mettre fin à la dépendance énergétique de la Crimée envers l’Ukraine et aurait pu à cette fin, vouloir profiter des équipements livrés par Siemens dans la province voisine. Le groupe allemand affirme en tous cas avoir reçu « des informations crédibles qu’en dépit de tous ses efforts récents et passés, l’ensemble des quatre turbines à gaz livrées à l’été 2016 pour le projet Taman ont depuis été localement modifiées et illégalement déplacées vers la Crimée à l’encontre des engagements contractuels ».
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Face à l’indifférence de Moscou qui réfute pour l’instant ces accusations, l’industriel allemand s’est donc décidé à prendre des mesures de son côté et à limiter ses activités avec la Russie. Siemens a annoncé sa volonté de vendre l’ensemble de ses parts minoritaires dans le groupe russe industriel Interautomatika et de mettre fin à un accord de licence avec des entreprises russes en matière d’équipements pour centrales électriques à cycle combiné. Il prévoit en outre de suspendre jusqu’à nouvel ordre toute livraison d’équipements de centrales dans le cadre de contrats existants avec toute entreprise contrôlée par l’Etat russe, et de mettre en place des contrôles supplémentaires par ses propres employés, qui auront lieu également pour tout nouvel engagement commercial dans le pays.
Crédits photo : Siemens
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