Alors que l’industrie pétrolière, réunie en début de semaine à Istanbul, s’évertuait à rappeler l’importance des hydrocarbures dans les secteurs de l’énergie et des transports pour les décennies à venir, l’Union française de l’électricité (UFE) proposait quant à elle, mardi 11 juillet 2017, une série de mesures fiscales radicales sur les carburants. L’instauration de taxes toujours plus importantes sur les carburants constitue en effet pour la fédération professionnelle du secteur électrique, un outil indispensable pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique.
Quelques jours après le discours de politique générale du Premier ministre et la présentation de la feuille de route de Nicolas Hulot, l’Union Française de l’Electricité a formulé dans un communiqué, ses recommandations pour que la politique fiscale du gouvernement soit “enfin” un véritable levier de la politique climatique, en particulier en faveur de l’efficacité énergétique ciblée sur les usages les plus émetteurs de CO2, la mobilité propre ou encore le développement des énergies renouvelables.
Lire aussi : Réunis à Istanbul, les pétroliers défendent le rôle indispensable des hydrocarbures
Les mesures avancées ont pour objectif de “parachever la transformation de la fiscalité énergétique en fiscalité climatique, de lever les contre incitations climatiques au niveau local, de cibler les actions de rénovation les plus efficaces dans le bâtiment, de lever les contraintes au développement des énergies renouvelables dans les territoires, et d’encourager le développement de la mobilité propre” explique l’UFE dans un communiqué. Sur ce dernier point, la fédération propose par exemple d’augmenter de manière significative les taxes sur les carburants en rapprochant les taxations du diesel et de l’essence “sans diminuer le niveau de la fiscalité sur l’essence”. Elle rappelle en outre que la réduction accordée au diesel représente actuellement plus de 6,1 milliards d’euros, et propose de supprimer les diverses exonérations de taxes sur les carburants (avions, camions, bateaux, outre-mer), qu’elle estime à 7 milliards d’euros, pour les remplacer “par des réduction de charges sur le travail ou l’innovation”.
Lire aussi : Des primes à l’achat appliquées aux véhicules électriques d’occasion ?
Le lobby de l’électricité recommande enfin de relever le niveau de la contribution climat-énergie (CCE), sorte de taxe carbone intégrée dans les taxes payées sur les carburants et le fioul, pour atteindre 140 euros par tonne de CO2 (dioxyde de carbone) rejetée en 2030, au lieu de l’objectif actuel de 100 euros par tonne au même horizon.
Crédits photo : UFE