Alors que la tendance actuelle, pro-climatique et énergies vertes, laisse peu de place au développement de l’industrie pétrolière et gazière à long terme, les grands groupes internationaux spécialisés dans l’exploitation des hydrocarbures entendent bien défendre leur gagne-pain en redorant le blason des énergies fossiles. Rassemblés à Istanbul lundi 10 juillet 2017 à l’occasion du 22ème Congrès mondial du pétrole, les principaux acteurs de l’industrie pétrolière ont fait la promotion d’une énergie qu’ils considèrent toujours indispensable à l’échelle internationale, et plus particulièrement dans les pays en voie de développement.
Le pétrole reste la première énergie consommée dans le monde, notamment du fait de sa domination comme carburant, et la transition énergétique mondiale ne pourra se concrétiser pleinement sans l’apport régulier et croissant des hydrocarbures. Voilà en résumé le message que l’industrie mondiale du pétrole voulait faire passer lundi, lors de la première journée de son Congrès mondial.
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“La hausse de la demande pour toutes les sources d’énergie, avec le pétrole et le gaz au coeur du mix-énergétique, sera une réalité pour encore des décennies”, a déclaré Amin H. Nasser, président de la compagnie saoudienne Saudi Aramco. La transition vers un monde moins émetteur de gaz à effet de serre ne se présentera pas sous la forme d'”une solution” mais “impliquera différents parcours”, en fonction des besoins de chaque pays, a ajouté de son côté Ben van Beurden, le PDG de Shell.
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Si ces grands patrons reconnaissent bel et bien la percée non négligeable des énergies renouvelables dans les pays développés, ils considèrent également que de nombreux pays émergents ou en voie de développement auront encore besoin d’hydrocarbures pour développer leurs industries (comme la sidérurgie, le ciment ou la chimie) et cela pour plusieurs décennies. “Trop souvent, la transition énergétique est considérée du point de vue des Européens ou des Nord-Américains (…) mais la réalité démographique montre que ce n’est pas suffisant de se concentrer sur ces régions”, a poursuivi le patron de Shell, citant l’Afrique et l’Asie qui vont concentrer la majeure partie des 3,6 milliards d’habitants supplémentaires attendus sur la planète d’ici la fin du siècle. Les hydrocarbures seraient donc selon lui, les seuls capables d’alimenter la croissance économique et démographique mondiale, notamment des pays émergents.
Crédits photo : Murat Temizer – Anadolu Agency