Peu de régions françaises ont autant d’atouts que la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en matière d’énergies renouvelables : un fort taux d’ensoleillement, les accès à l’eau, de grandes étendues… Pourtant, même si elle est bien classée parmi les régions vertes, la PACA est loin d’avoir atteint tout son potentiel énergétique. Bien décidée à rattraper son retard, la région est désormais lancée dans une course au développement énergétique grâce à plusieurs projets d’envergure. Son ambition à moyen terme : devenir la première région française à fonctionner à 100% grâce aux énergies renouvelables. Et pour réussir son pari, la région PACA dispose de sérieux arguments.
La région PACA : un territoire à fort potentiel énergétique
En matière de développement des énergies vertes, la région PACA se situe sur la troisième place du podium des régions françaises. Avec 26,4% d’énergie verte, elle est seulement devancée par la région Auvergne Rhône-Alpes (41,9% d’énergie renouvelable) et l’Occitanie (39,9% d’énergie renouvelable). Mais cette place très honorable masque un potentiel énergétique bien plus grand. Car avec son large accès à la mer, un ensoleillement élevé tout au long de l’année et la présence de plusieurs couloirs de vents puissants, la région PACA s’affiche comme un territoire rêvé pour développer les énergies renouvelables.
En décembre 2016, Thierry Lepercq, le directeur général adjoint d’Engie, avait annoncé dans une interview publiée par Bloomberg qu’une étude de modélisation avait été faite sur l’avenir énergétique de la région PACA. Il en ressortait que la région pourrait fonctionner en 100% d’énergies renouvelables d’ici 2030. Mieux encore : le coût de l’énergie serait inférieur de 20% aux tarifs en vigueur avec le système énergétique actuel. D’après le modèle imaginé par Engie, plusieurs sources d’énergie pourraient cohabiter : le solaire, l’hydrogène, l’éolien et le biogaz. Pour une région très ensoleillée comme la région PACA, le coût du photovoltaïque pourrait même devenir particulièrement attractif dans les prochaines années, et Engie n’exclue pas que le mWh passe en-dessous de la barre des 10 euros.
Une région en pleine mutation énergétique
Mais pour atteindre ce mix énergétique de rêve, la région va devoir investir massivement afin de développer les différentes filières énergétiques. Le solaire et l’éolien sont déjà présents mais ils sont loin d’avoir atteint leur plein potentiel ; et en ce qui concerne le biogaz, l’hydrogène et la biomasse, ils n’en sont encore qu’à leurs débuts. Or, pour couvrir les besoins des 5 millions d’habitants de la région PACA, il va falloir augmenter la capacité de production énergétique.
A l’heure actuelle, c’est le parc solaire de la région PACA qui représente son meilleur atout, et dans les années à venir il est encore appelé à monter en puissance. Sa capacité de production installée est de 664 mégawatts. Une puissance qui fait de la PACA l’une des régions françaises les plus dynamiques en terme d’énergie solaire. Mais pour réaliser pleinement son potentiel solaire, la région devrait encore multiplier par cinq cette puissance installée. L’énergie éolienne en revanche est à la traîne avec seulement 45 mégawatts de puissance installée. Là aussi, la marge de progression est importante et la région compte atteindre 1 245 mégawatts d’ici 2030, avec un pallier intermédiaire de 545 mégawatts en 2020. L’un des axes de développement sera notamment le déploiement des éoliennes flottantes en mer Méditerranée.
Mais la production ne suffit pas : il faut aussi réfléchir au futur réseau. Dans ce domaine, le point crucial demeure la question du stockage des énergies renouvelables. La région est déjà en train de préparer le terrain de son futur mix énergétique avec le projet Jupiter 1 000 qui est en test à Fos-sur-Mer. Cette unité de stockage nouvelle génération vise à stocker le surplus de production issue des énergies renouvelables. Le surplus est transformé en gaz naturel, plus facile à stocker et ensuite à transporter. Cette solution de stockage est en pleine phase de test, et elle devrait aboutir en 2018. Si la méthode de transformation et de stockage de l’énergie de Jupiter 1 000 est adoptée, elle pourrait donner un formidable coup d’accélérateur au projet de développement des énergies renouvelables et au déploiement du futur réseau.
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