En constante augmentation ces dernières années, les difficultés rencontrées dans la maîtrise de l’énergie par plusieurs millions de ménages français en situation de précarité énergétique, sont encore plus criantes lors des hivers rigoureux comme ce fut le cas cette année. Le médiateur national de l’énergie prévoit en effet une « forte reprise des coupures » pour impayés dès avril, après la trêve hivernale, et incite les consommateurs en difficulté à l’anticiper en demandant un rééchelonnement de leur dette auprès de leur fournisseur.
Avec plus de 604.000 interventions pour impayés (coupures ou réductions de puissance en électricité) enregistrées en 2016 contre 577.000 en 2015, soit une hausse de 5%, la précarité énergétique continue de progresser dans l’Hexagone, la faute à un hiver plus rigoureux que le précédent. Si les interventions ont été stables dans le secteur de l’électricité, elle ont augmenté de 25% pour la fourniture de gaz, et devraient reprendre de plus belle cette année. Le médiateur Jean Gaubert s’attend en effet à « une forte reprise des interruptions de fourniture d’électricité et de gaz naturel pour impayés« , a-t-il indiqué dans un communiqué.
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Il encourage vivement dans un tel contexte tous les consommateurs en difficulté, à se rapprocher de leur fournisseur afin d’éviter la coupure, et rappelle que ses services peuvent être « des soutiens utiles pour rétablir le dialogue » en cas de conflit avec les fournisseurs d’énergie. Outre l’encouragement à demander un étalement de la dette, il conseille aussi aux consommateurs de contacter les services sociaux ou les associations de consommateurs qui peuvent les épauler dans leurs démarches.
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M. Gaubert demande enfin au gouvernement « que soit examinée une revalorisation du montant du chèque énergie« , prévu pour remplacer les tarifs sociaux dès 2018 sur l’ensemble du territoire, après avoir été expérimenté dans quatre départements. L’Observatoire national de la précarité énergétique avait déjà prévenu lui aussi dans un précédent rapport, que le montant de ce chèque était inférieur aux besoins qu’il faudrait mobiliser pour mettre fin à la précarité énergétique. Rappelons que la valeur moyenne de ce chèque a été évaluée par le ministère de l’Energie à 150 euros, en fonction des revenus et de la composition du foyer. Il pourra être par exemple de 48 euros pour une personne seule et de 227 euros pour un couple avec deux enfants.
Crédits photo : Jean-François Leray – Secours Populaire
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