Si les investissements dans les activités liées au charbon reculent de manière significative à l’échelle internationale, certaines banques semblent toutefois éprouver quelques difficultés à se désengager de manière définitive. La banque française BNP Paribas vient notamment d’être interpellée en ce sens par plusieurs ONG concernant sa participation dans un projet de terminal méthanier aux Etats-Unis en totale contradiction avec les objectifs de l’Accord de Paris et ses propres engagements.
Régulièrement accusées de s’accrocher au charbon, énergie la plus émettrice de gaz à effet de serre, de nombreuses banques françaises dont BNP Paribas, la Société Générale ou le Crédit Agricole, ont annoncé ces dernières années, leur décision de ne plus soutenir ni financer dans le futur de projets de centrales thermiques au charbon ou d’infrastructures associées, à l’échelle internationale.
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BNP Paribas notamment avait été une des premières en 2015 à prendre des mesures radicales en la matière, ou du moins en théorie. D’après le rapport publié mercredi 1er mars par trois ONG dont “Les Amis de la Terre”, la banque aurait dans les faits bien du mal à appliquer ses engagements. Dernier exemple en date, sa participation dans la réalisation d’un projet de terminal méthanier au Texas, jugé “incompatible” par ces ONG avec la lutte contre le réchauffement des températures. Situé à Port of Brownsville dans la vallée du Rio Grande, ce terminal méthanier est destiné à exporter du gaz liquéfié, issu de gisements de gaz de schiste, et sera géré par Texas LNG, une entreprise “dont plus de 50% du chiffre d’affaires est lié au charbon“. Ce projet de la banque française “nous enfermerait pour des décennies dans une source d’énergie fossile: le gaz de fracturation exporté“, dénoncent dans un rapport “Les Amis de la Terre”, “Rainforest action network” et une association locale (“Save RGV from LNG”). “L’engagement de BNP Paribas auprès de Texas LNG est en totale contradiction avec sa propre politique climatique“, ajoutent les ONG.
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De son côté, la banque française assure qu’elle prendra en compte ce rapport mais rappelle toutefois ses engagements pris en faveur du combat climatique, à savoir, multiplier par deux ses financements des énergies renouvelables d’ici 2020, ne plus financer de projets de centrales à charbon et ne plus prendre de mandat de conseil, à l’achat ou à la vente, pour un actif charbon (mine ou centrale) quel que soit le pays, soit rien d’incompatible avec l’exploitation de gaz.
Crédits photo : Les Amis de la Terre