Engie boucle le financement d’un nouveau projet géothermique en Indonésie

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Energie renouvelable, locale et respectueuse de l’environnement, la géothermie offre en Indonésie un potentiel considérable pour la production d’électricité ou ...

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Energie renouvelable, locale et respectueuse de l’environnement, la géothermie offre en Indonésie un potentiel considérable pour la production d’électricité ou de chaleur. Cet archipel d’Asie du sud-est dispose en effet de ressources inégalées en la matière et tente aujourd’hui d’inciter les opérateurs étrangers à investir dans la filière. Le groupe français Engie a annoncé, dans ce cadre, le lancement prochain de son premier projet de centrale géothermique dans la province du Sumatra occidental suite à la signature officielle d’un accord final de financement le 27 janvier dernier.

Un potentiel sous-exploité en Indonésie

Formée de 17.000 îles et îlots qui s’étendent de l’océan Indien à l’océan Pacifique, l’Indonésie totalise environ 40% des réserves mondiales géothermiques, soit l’équivalent de 28.000 MW répartis autour des 130 volcans en activité dans les zones sismiques de la région. Encore peu exploitée (seul 1400 MW d’électricité proviennent des volcans aujourd’hui, soit moins de 5% du potentiel total estimé), elle apparaît comme une ressource optimale pour répondre à la demande croissante en électricité, et constitue logiquement l’une des clés de la transition énergétique du pays.

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Cette énergie renouvelable offre en effet de bonnes perspectives en matière de maîtrise des coûts énergétiques et nourrit les grands projets du gouvernement dont l’objectif est de quintupler la production d’énergie géothermique en dix ans et d’exploiter ainsi 25% de ces ressources à l’horizon 2025 (soit environ 7.200 mégawatts de puissance). « Le gouvernement actuel essaye de relever les défis, donc je pense qu’à l’avenir, le développement sera meilleur qu’au cours des précédentes années », explique à l’AFP M. Wirawan, responsable de la centrale géothermique de Wayang Windu, sur l’île de Java. Jakarta veut impulser une nouvelle dynamique dans la filière géothermique et attirer les opérateurs et les investisseurs étrangers dans le cadre d’un projet de loi visant à doper le secteur des énergies renouvelables, et qui ferait de l’Indonésie le premier producteur mondial. Plusieurs groupes internationaux sont d’ailleurs déjà présents dans l’archipel et tentent de prendre pied dans cette filière énergétique d’avenir.

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Le projet Muara Laboh sur les rails

C’est le cas du groupe Engie, qui devrait lancer en 2017, pour une durée de 30 mois, la construction de sa première centrale de production d’électricité à base d’énergie géothermique dans la région Solok Selatan dans la province du Sumatra occidental. L’énergéticien français a annoncé vendredi dernier avoir bouclé le financement de la phase initiale de son projet Muara Laboh qu’il mène au sein du consortium PT Supreme Energy Muara Laboh, composé de la société japonaise de trading et d’investissement Sumitomo Corporation et du développeur indonésien de projets d’électricité géothermique PT Supreme Energy.

« L’accord de financement portant sur un montant de 440 millions de dollars a été signé par le consortium » avec plusieurs banques, précise un communiqué du groupe. La première phase du projet, dont la mise en service est prévue en 2019, permettra de créer 1.200 emplois et de générer 80 mégawatts (MW) d’électricité sans émission de CO2, soit l’équivalent de la consommation en énergie de près de 120.000 foyers. « Je suis fière de nos équipes qui ont une nouvelle fois démontré notre expertise dans le cadre de projets de cette ampleur, depuis l’exploration du sous-sol jusqu’à la construction et l’exploitation de centrales de production d’électricité à partir de géothermie », a ajouté Isabelle Kocher, directrice générale d’Engie, citée dans le communiqué.

Engie et le pari de la géothermie

Si Muara Laboh est le premier projet renouvelable d’Engie à se concrétiser en Indonésie, le groupe français est présent dans cette région depuis plus de 60 ans, et a entamé un programme d’expérimentations géothermiques dès 2011 via les nombreux forages opérés sur le site de Rantau Dedap. Situé à 225 km de Palembang, la capitale de la province du sud de l’île de Sumatra, le site de Rantau Dedap accueille l’une des plus importantes explorations géothermiques à haute température menées en Indonésie.

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Les premiers forages, réalisés en 2012 et 2013 par Engie, PT Supreme Energy et Marubeni Corporation, ont confirmé l’existence d’un réservoir à haute température (supérieur à 200°C) et une première phase d’exploitation des ressources géothermiques a débuté en 2014. Avec un objectif de capacité de 240 MW, le projet devrait assurer, à terme, une production d’électricité d’origine géothermique pendant plus de 30 ans permettant d’alimenter 500.000 foyers et de réduire les émissions de dioxyde de carbone de près d’un million de tonnes par an.

Engie a développé depuis plusieurs années, à travers sa filiale Storengy, des expertises en matière de forage et de connaissance du sous-sol nécessaires à la réalisation de ce type de projets. En plus de Muara Laboh et de Rantau Dedap, le groupe français mène également un autre projet d’exploration géothermique en Indonésie baptisé Rajabasa, et situé à l’extrémité méridionale de l’île de Sumatra.

Crédits photo : Engie

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