Une nouvelle étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques publiée le 2 décembre dernier met en avant le rôle des énergies renouvelables et de la transition énergétique dans le retour de la croissance économique et de l’emploi en France. L’OFCE estime que la mise en œuvre des mesures de transition énergétique évoquées dans la loi d’août 2015 pourrait entraîner un gain de croissance de l’ordre de 0,4% du PIB et la création de 183.000 emplois dès 2022.
Des effets perceptibles dès 2022
La croissance verte aura bien lieu, c’est en tous cas ce qui ressort de la nouvelle analyse de l’OFCE réalisée en collaboration avec l’Agence pour l’environnement et la maîtrise de l’énergie (Ademe) et publiée la semaine dernière. Selon les deux organisations, la transition énergétique constitue une véritable opportunité pour l’économie française et pourrait, en cas de respect des objectifs fixés par la loi, avoir des effets positifs sur l’économie française dès la prochaine décennie.
« La transition énergétique constitue une véritable opportunité pour l’économie française »
« Loin de peser sur les perspectives de reprise économique, la transition énergétique pourrait au contraire apporter un léger regain de croissance pour l’économie française au cours des trente prochaines années – et ce, dès le prochain quinquennat », note l’OFCE. D’après ces estimations (basées sur la poursuite de la trajectoire actuelle en termes d’investissements) ce « regain de croissance » se traduirait en 2022 par un gain de croissance de l’ordre de 0,4% de PIB, la création de 183.000 emplois supplémentaires et une amélioration de 0,2 point de PIB de la balance commerciale.
Suivant cette tendance, le surcroît de PIB par rapport au scénario de référence atteindrait 3% à l’horizon 2050, soit 0,1% de croissance annuelle supplémentaire sur la période. L’Institut d’études économiques prévoit également à cette date 704.000 emplois supplémentaires et un impact positif de 1,7% de PIB sur la balance commerciale.
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Les énergies renouvelables au cœur de la croissance
Pour expliquer une telle évolution, l’OFCE évoque principalement le remplacement des énergies fossiles importées par des énergies renouvelables produites sur le territoire national, et la transformation progressive du mix énergétique national. Le modèle envisagé intègre une légère diminution de la part du nucléaire (comme le prévoit la loi de transition énergétique), l’accentuation du recours aux énergies vertes au détriment des combustibles fossiles et l’instauration d’une contribution climat-énergie.
« Les emplois perdus dans les secteurs du nucléaire, de l’automobile et des ressources fossiles seraient compensés par ceux créés dans les services, la construction et la production d’énergies renouvelables »
Dans une étude précédente publiée cet été, l’Ademe évoquait déjà différents scénarios de développement des énergies renouvelables et leurs impacts sur la croissance française. L’Agence estimait alors que la transition vers un système énergétique décarboné et la diminution de la consommation finale d’énergie pourraient conduire à un niveau de PIB de 3,6 à 3,9% supérieur à celui qui serait atteint en 2050 sans déploiement ambitieux de la transition énergétique. L’étude anticipait en parallèle la création de 830.000 à 900.000 emplois supplémentaires par rapport à un modèle énergétique inchangé. Les emplois perdus dans les secteurs du nucléaire, de l’automobile et des ressources fossiles seraient, toujours selon cette étude, plus que compensés par ceux créés dans les services, la construction et la production d’énergies renouvelables. Ce qui conduirait à une diminution du chômage comprise entre 3,6 et 3,3% de la population active, selon les calculs de l’Ademe.
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Si les prévisions de l’OFCE sont légèrement plus mesurées, on retrouve un consensus sur la nécessité d’encourager les investissements dans les filières renouvelables. L’Ademe évalue dans ce cadre la hausse nécessaire des investissements de 7 à 9% en moyenne sur la période 2016-2050, soit l’équivalent de 1.056 milliards d’euros.
Un prochain quinquennat déterminant
L’OFCE prévient toutefois, ces prévisions ne seront valables que si les mesures prévues dans le cadre de la transition énergétiques sont mises en œuvre dès le prochain quinquennat. « Cet impact positif ne pourra toutefois être obtenu que si la transition est pleinement lancée dans les cinq prochaines années », soulignent les auteurs de l’étude, déplorant par la même occasion que les questions climatiques et de politique énergétique ne figurent pas jusqu’à présent parmi les priorités des débats autour de la prochaine élection présidentielle.
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