Régulièrement cité en exemple pour son mix électrique fortement décarboné, le Costa Rica ambitionne d’atteindre 100 % d’énergie renouvelable dans sa production d’électricité dans les prochaines années. Ce petit pays d’Amérique centrale compte pour cela sur l’ensemble des ressources naturelles renouvelables à sa disposition (géothermique, éolienne et hydraulique) mais également sur la biomasse et le biogaz, exploités entre autres, au sein des abattoirs de la capitale San José .
Pour une production de viande plus durable
Partie intégrante d’une transition énergétique quasi terminée, les abattoirs El Arreo et Del Valle, situés à quelques kilomètres de la ville de San José, transforment le lisier en biogaz. Ces deux groupes, pourtant concurrents, on fait le choix de s’associer pour investir plus de trois millions de dollars dans un digesteur leur permettant de convertir les effluents d’élevage en biogaz.
L’ensemble des déchets organiques sont transformés en gaz méthane destiné à l’alimentation des chaudières. Cette innovation doit permettre à terme à ces deux sites d’abattage d’éliminer l’utilisation des chaudières à combustible et de fonctionner à plus de 80 % via le biogaz, les 20 % restant étant assurés par du gaz naturel.
« Ça fait longtemps que l’on cherchait une solution pour les déchets organiques du site, principalement des excréments et du sang, qui provoquent des mauvaises odeurs et de la pollution. Cela est dérangeant pour les voisins car nous nous trouvons dans une zone résidentielle », explique Jonathan Molina, le gérant d’El Arreo.
Cette initiative permet ainsi de réduire les émissions de CO2, la production de déchets et les odeurs, et la facture énergétique des abattoirs.
Le biogaz, partie intégrante d’un modèle énergétique propre et ambitieux
Outre l’exemple des abattoirs de San José, le biogaz, impulsé par l’Institut public costaricien de l’électricité (ICE), devrait largement progresser dans les années à venir au Costa Rica. Le programme de soutien mis en place permet aux entreprises alimentaires, comme les plantations d’ananas par exemple, de récupérer les fruits abîmés et d’en faire de l’électricité. Les digesteurs produisent actuellement 2,2 MW d’énergie et passeront prochainement à près de 4 MW, lorsqu’une station de production de biogaz à partir d’eaux usées entrera en activité.
Comme l’explique à l’AFP (relayé par le Parisien) Carolina Hernandez, chargée de cette énergie à l’ICE, « utilisé dans les conditions de sécurité nécessaires, le digesteur est comme une source de gaz naturel. Sauf qu’il n’est pas stocké sous pression et qu’il n’y a pas de bouteilles de gaz ».
Rappelons ici que le Costa Rica, a annoncé avoir produit 98,55 % de son électricité grâce à des énergies renouvelables au premier semestre 2015, et vise 100 % d’électricité verte d’ici 2021. Son mix électrique est composé à ce jour d’énergie hydroélectrique (66,39 %), de géothermie (15,2 %), d’énergie éolienne (7,26 %) , de biomasse (0,83 %), et de solaire (0,01 %).
Crédits photo : Alex Marshall
Une réaction ? Laissez un commentaire
Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newslette gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.
A Bluefields, sur la côte caraïbe du Nicaragua, blueEnergy a mis en place un système de biodigesteur au sein de l’abattoir municipal. Avant que ce projet soit achevé, sur les 400 abattoirs municipaux que compte le Nicaragua, seulement un abattoir traitait ses déchets. Le reste évacuant ses déchets dans les fossés et les canalisations, créant une réelle crise environnementale et sanitaire.
Le projet de blueEnergy, achevé en 2015, a été pensé à la fois pour résoudre cette situation et pour fournir à l’abattoir de l’énergie renouvelable afin d’alimenter ses chaudières.
Ce projet a aussi pour ambition de permettre la création d’une entreprise municipale qui revendra les biofertilisants produits par le biodigesteur, afin de garantir la stabilité financière de l’abattoir.
Si vous voulez en savoir plus sur le projet de biodigesteur à Bluefields, vous pouvez consulter cet article : http://bluenews.blueenergygroup.org/developing-a-biodigestor-at-the-bluefields-municipal-slaughterhouse/
Ainsi que l’évaluation réalisée par l’Agence des Micro-Projets : http://www.agencemicroprojets.org/projets/amelioration-des-conditions-sanitaires-et-environnementales-par-la-biodigestion-nicaragua?view=evaluation
Pourriez-vous me donner le nom de trois costariciens de moins de 35 ans qui ont innové la nouvelle méthode de fractionnement du plasma sanguin – le biodigesteur d’excrément du bétail – utilisation des déchets d’ananas. Ces personnes seront mis en lumiere par leurs travaux par la MIT Technology Review en espagnol. Ceci me permettra de participer à un jeu culturel sur le costa rica. Merci pour votre aide