Dans le cadre du « Plan Clean Power », le gouvernement de Barack Obama s’est fixé l’objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des centrales électriques américaines de 32% par rapport aux niveaux de 2005. Dans cet ambitieux programme environnemental, la place de l’atome est encore indéfinie.
Or, selon les conclusions d’une étude réalisée par le think tank Third Way avec l’aide des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology, la fermeture anticipée des centrales nucléaires américaines pourraient rendre les objectifs climatiques américains très difficiles à atteindre.
Les auteurs de l’étude ont envisagé un scénario dans lequel l’ensemble des réacteurs nucléaires des États-Unis seraient stoppés, à l’exception des centrales actuellement en construction (au nombre de 5). Un scénario, certes peu probable dans le mesure où l’administration Obama apporte son soutien à la filière nucléaire, mais qui engendrerait une hausse de 17% des émissions de CO2 des États-Unis d’ici 2025.
« L’écrasante majorité du parc nucléaire des États-Unis serait remplacé par le gaz naturel, résultant en une augmentation significative de nos émissions carbone (…). Le départ à la retraire des centrales nucléaires américaines pourrait donc saboter les réductions de carbone visées par le Plan Power Clean et, dans le pire des cas, anéantir la valeur d’une décennie de progrès efficace et ramener les émissions du secteur de la production d’électricité aux niveaux de 2005 », expliquent notamment les auteurs de l’étude.
Thrid Way estime également que l’arrêt du parc nucléaire américain ne pourrait pas être entièrement comblé par les énergies renouvelables (hors hydraulique) dans la mesure où il s’agirait pour ces sources respectueuses de l’environnement de fournir près de 31% de l’électricité américaine d’ici 2030. Soit une expansion de près de 4,5 fois de la puissance du parc renouvelable américain actuel. Il est toutefois hasardeux d’établir des projections à si long terme, et la rapidité du développement des énergies nouvelles dépendra d’une multitude de facteurs…
Enfin, les auteurs rappellent que l’énergie nucléaire contribue à maintenir l’électricité américaine à un prix bas autant pour les consommateurs que pour les entreprises, même si l’écart de prix se resserre entre énergies conventionnelles et nouvelles, comme le montre la dernière étude de l’AIE.
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