L’Andra dresse un nouveau bilan des déchets nucléaires en France

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Livingston Thomas

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Depuis plusieurs dizaines d’années, la France a mis en place une politique de gestion responsable des déchets produits par les ...

déchets_radioactifs_photo_AndraDepuis plusieurs dizaines d’années, la France a mis en place une politique de gestion responsable des déchets produits par les activités qui utilisent la radioactivité. Les travaux de l’Andra, établissement public indépendant chargé de trouver et de concevoir des solutions de gestion sûres pour l’ensemble des déchets radioactifs français, constituent un outil précieux pour la gestion des matières et des déchets radioactifs. Son dernier rapport trisannuel publié le mercredi 1er juillet met en perspective l’augmentation prévisible des déchets nucléaires en France à l’horizon 2080 et les capacités d’entreposage correspondantes.

Des matières et déchets radioactifs en augmentation

Sur la base des déclarations de chaque détenteur de déchets, l’édition 2015 de l’Inventaire national de l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) présente les déchets déjà produits au 31 décembre 2013, ainsi que des prévisions sur les quantités de déchets attendues d’ici 2020, 2030 et à la fin de vie des installations. Fin 2013 donc, la France comptait ainsi environ 1,46 million de mètres cubes de déchets radioactifs, contre 1,32 million en 2010. Les déchets les plus dangereux, ceux de haute activité, provenant du combustible usé des centrales, représentaient 0,2 % du total et la proportion de déchets de moyenne activité à vie longue s’élevait à 3 %.

Cela étant, le démantèlement progressif des centrales nucléaires après 2020 devrait logiquement entraîner une augmentation significative des matières et déchets radioactifs. Toutes les estimations montrent en effet que la quantité de déchets va augmenter de façon importante dans les années à venir pour atteindre 1,8 million de mètres cubes fin 2020, puis 2,5 millions de mètres cubes fin 2030. A l’horizon 2080, la France aura finalement accumulé près de 4,3 millions de tonnes de déchets radioactifs, soit trois fois plus qu’aujourd’hui.

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60% de ces déchets proviendront du secteur électronucléaire, 27 % de la recherche, 9 % de la défense, 3 % de l’industrie non nucléaire et 1 % du secteur médical. Précisons toutefois que la réexploitation des combustibles retraités diminuera la quantité de déchets les plus dangereux, qui devront être, dans le cas contraire, stockés en profondeur.

Les entreposages et stockages de déchets radioactifs

Pour faire face à cette augmentation, la réalisation dans les délais prévus du projet Cigéo (Centre industriel de stockage géologique) à la limite de la Meuse et la Haute-Marne paraît indispensable. Ce centre est destiné à conserver pour un million d’années et à plus de 500 mètres de profondeur les déchets les plus radioactifs issus de la production d’électricité nucléaire française, dont 43.000 m3 sont actuellement entreposés dans les centres de La Hague, Marcoule et Cadarache.

Le début des travaux est envisagé pour 2020, soit une année de retard par rapport aux prévisions d’origine tandis que la demande d’autorisation préalable à l’exploitation sera finalement remise en deux temps entre 2015 et la fin de l’année 2017. Sa mise en service est prévue pour 2025.

En attendant, les déchets hautement et moyennement radioactifs à longue vie sont généralement stockés sur site, tandis que le centre de stockage de l’Aube accueille l’ensemble des déchets radioactifs de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC). Le centre de stockage de la Manche étant arrivé à saturation, les déchets à très faible activité (TFA) sont eux aussi entreposés dans l’Aube.

Stimuler l’innovation pour une meilleure gestion des déchets

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Outre la mise en place des capacités de stockage nécessaires, les prévisions de l’Andra permettent aux producteurs de déchets de travailler dès aujourd’hui à des programmes de réduction des volumes de déchets à la source avant même leur production. On peut citer ici par exemple les efforts de caractérisation et de tri, l’optimisation des scénarios de démantèlement et l’amélioration des conditionnements.

L’appel à projets lancé par l’Andra et l’ANR en 2014, dont les résultats sont attendus prochainement, permettra en outre de faire émerger des initiatives innovantes dans ce domaine.

 

Crédits photo : Andra

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