L’été dernier, le groupe Hitachi a annoncé qu’il travaillait en partenariat avec des universités américaines sur le réacteur nucléaire de demain. L’enjeu de ces recherches est de composer avec un des éléments les plus problématiques de l’énergie nucléaire : les déchets radioactifs. L’objectif du groupe japonais est donc de trouver une solution scientifique pour limiter, voire supprimer ces déchets. Après un an de recherche, quel bilan pour Hitachi et ses partenaires ?
Utiliser les déchets radioactifs comme combustible pour le réacteur de demain
Il y a quasiment un an, le groupe Japonais Hitachi a annoncé officiellement qu’il travaillait sur un projet de recyclage des déchets radioactifs, avec l’aide de trois universités américaines : le Massachusetts Institute of Technology (MIT), l’Université du Michigan (U-M) et la fameuse Université californienne de Berkeley (UCB). Le groupe Hitachi qui est aujourd’hui un des leaders japonais de l’industrie électronique, s’est engagé durablement dans le secteur du nucléaire en 2012 avec le rachat d’Horizon Nuclear Power.
Doté d’un service de Recherche et Développement (R&D) puissant et réputé, le groupe Hitachi a décidé de faire du recyclage des déchets nucléaires son cheval de bataille. La production d’électricité via le nucléaire produit deux types de déchets : les déchets de courte vie qui sont majoritaires et qui restent radioactifs durant quelques décennies. La deuxième catégorie de déchets est celle des déchets qui ont une vie longue. Ils sont certes minoritaires (environ 10% des déchets) mais ils restent radioactifs pendant plusieurs millénaires.
La proposition de recherche sur laquelle travaille le groupe japonais Hitachi ainsi que ses partenaires universitaires du nouveau continent, serait d’utiliser les déchets nucléaires de vie longue comme combustible au sein d’un réacteur à eau bouillante (BWR : Boiling Water Reactors) pour en réduire la radioactivité tout en produisant de l’énergie. En mai dernier, lors d’une conférence internationale sur le nucléaire à Chiba au Japon, le groupe Hitachi a livré ses dernières avancées sur ce dossier, annonçant que la phase de recherche était quasiment terminée et que le projet entrait dans sa phase de développement.
Un projet qui devrait voir le jour en 2030
Il existe plusieurs types de réacteurs nucléaires : les réacteurs à eau sous pression, les réacteurs CANDU, les RBMK et les réacteurs à eau bouillante. Ce sont ces derniers que le groupe Hitachi développe au sein de ses centrales nucléaires tout en menant des recherches sur le recyclage des déchets nucléaires. En modifiant la structure de ces réacteurs, la firme japonaise entend utiliser les déchets radioactifs de longue vie comme combustible, en appoint de l’uranium. La réaction produite permettrait ainsi d’utiliser la radioactivité de ces déchets pour produire de l’énergie.
Alors qu’il faut près de 100.000 ans aux déchets radioactifs de longue vie pour retrouver leur état naturel, le futur réacteur à eau bouillant ferait tomber à une centaine d’années la radioactivité de ces déchets utilisés comme combustible. Le groupe japonais espère pouvoir mettre ce type de réacteur sur le marché dès 2030, cependant le développement d’une telle technologie coûte cher au groupe nippon. Et jusqu’à présent le gouvernement japonais ne s’est pas montré très enclin à apporter les fonds nécessaires. La priorité pour le gouvernement de Shinzo Abe étant de sécuriser les sites actuels et de relancer tous les réacteurs qui peuvent l’être dans des conditions optimales de sûreté.
En mai dernier, au salon international du nucléaire à Chiba, le groupe japonais Hitachi a dévoilé au grand public son futur réacteur à eau bouillante, le RBWR (Resource-renewable Boiling Water Reactors) qui permettra la combustion des déchets radioactifs de longue vie. Cette avancée, si elle se concrétise, permettra de réduire la radioactivité des déchets, qui pose aujourd’hui problème. Mais cette technologie permettrait aussi de réduire la consommation d’uranium en utilisant les déchets radioactifs comme combustible. Une invention donc potentiellement bénéfique pour l’économie mais aussi pour la planète.
Crédits photo: Hitachi group
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