Le Département américain de l’Énergie (DOE) a récemment publié un rapport centré sur l’état des lieux et les perspectives de la filière hydroélectrique des États-Unis. Si le Pays de l’Oncle Sam s’appuie actuellement sur une puissance hydroélectrique de 76,94 GW pour répondre aux besoins en électricité de ses citoyens, le DOE estime que de grandes quantités de ressources potentielles sont encore à exploiter.
L’hydroélectricité est une des sources d’énergie les plus anciennes. Aux États-Unis, son utilisation remonte à 1881, date à laquelle la première centrale hydroélectrique a été installée sur les impressionnantes chutes du Niagara. L’hydroélectricité permet aujourd’hui de répondre à plus de 70% des besoins électriques de l’État de Washington (Nord-Ouest) sans aucune émission de gaz à effet de serre. Au plan national, sa part s’élève à 7% du mix électrique.
7% du mix électrique américain
Selon les chiffres publiés dans le rapport du DOE, l’hydroélectricité occupe actuellement une part de 7% du mix électrique des États-Unis. Avec une puissance totale cumulée de 76,94 GW, les centrales hydroélectriques permettent chaque année de répondre aux besoins électriques de 20 millions de foyers américains tout en évitant l’émission de 200 millions de tonnes de CO2.
On apprend également que la modernisation du réseau hydroélectrique américain a nécessité un investissement de près de 6 milliards de dollars au cours de la dernière décennie. Un phénomène qui a contribué à faire de ce secteur une industrie plus respectueuse de l’environnement et une importante source de croissance économique (55.000 emplois y sont directement liés).
« Ce rapport souligne la diversité du parc hydroélectrique des États-Unis, montre son énorme contribution à la propreté de notre mix énergétique et démontre la promesse d’une croissance future. Avec une industrie en pleine expansion et la poursuite des investissements, l’hydroélectricité demeure une des sources énergétiques les plus fiable, rentable et respectueuse de l’environnement de notre pays », a déclaré David Danielson, secrétaire adjoint pour l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, au cours de la Conférence annuelle de l’association Hydropower.
Un potentiel de 77 GW pouvant encore être exploité
Entre 2005 et 2013, le parc hydroélectrique américain a augmenté de 1,48 GW. Une puissance à laquelle pourrait s’ajouter dans un futur proche 4,37 GW, puisque plus de 330 projets sont en cours de développement. Mais les auteurs du rapport du DOE affirment que le potentiel hydroélectrique inexploité des États-Unis s’élève à quelques 77 GW, soit autant que la puissance du parc déjà installé.
Le DOE suggère notamment de valoriser l’énergie qui dort actuellement dans plus de 80.000 barrages à travers les États-Unis. En effet, selon le rapport du DOE, 90% des barrages américains sont utilisés à d’autres fins (approvisionnement en eau, voie de navigation, zone récréative…) que celle de produire de l’électricité. Équiper 50.000 de ces barrages de turbines permettrait d’ajouter une capacité de 12 GW au parc hydroélectrique du pays, et ce sans avoir à noyer de nouvelles vallées.
Le rapport identifie également le développement du pompage hydraulique, grâce aux STEP, comme une perspective d’évolution intéressante pour le parc hydroélectrique américain. Il s’agit d’une technique de stockage d’énergie qui consiste à pomper de l’eau dans un réservoir situé, plus en altitude, au moment où l’électricité est disponible en grande quantité (notamment lorsque les sources d’énergies intermittentes comme le solaire fournissent beaucoup d’électricité). Lorsque l’exploitant a besoin de répondre à un pic de consommation électrique, il peut ainsi actionner des turbines en relâchant l’eau stockée dans le réservoir.
Crédit photo : Timothy K Hamilton
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