Le directeur général de la filiale allemande de Veolia, Etienne Petit, a expliqué à l’hebdomadaire WirtschaftsWoche, que Veolia Environnement s’intéresse à une partie du juteux marché du démantèlement de centrales nucléaires en Allemagne. Dans ce but, le groupe a engagé des discussions avec différents partenaires potentiels.

Arrivée en fin de vie, une centrale nucléaire doit être démantelée. Une opération à la fois complexe et coûteuse, d’une durée de 25 à 30 ans. Le but de cette longue manœuvre est de laisser un site parfaitement réutilisable. Pour cela, le groupe qui en est chargé doit assurer la déconstruction de l’installation nucléaire. Avant de démonter les bâtiments, le combustible est déchargé et l’installation perd ainsi 99,9% de sa radioactivité.

Aujourd’hui, l’Allemagne compte encore neuf réacteurs nucléaires en activité, dont le dernier devrait être être mis à l’arrêt d’ici 2022, selon les objectifs allemands. Huit autres ont fermé, après la catastrophe de Fukushima, en mars 2011. E.ON, RWE et EnBW, les trois principaux producteurs d’électricité en Allemagne ont mis environ 36 milliards d’euros de côté pour couvrir les dépenses liées au démantèlement futur de leurs centrales et à la gestion des déchets nucléaires.

“Il existe un gros potentiel en Allemagne, c’est un marché qui porte en lui la promesse de décennies de travaux. Veolia peut apporter son savoir-faire en matière de gestion des déchets, des eaux usées et d’énergie”, a déclaré Etienne Petit.

Veolia est en discussion avec plusieurs partenaires potentiels. En effet, le groupe vise seulement une partie du démantèlement. “Il est clair que Veolia ne s’occupera pas du traitement de l’uranium du coeur des réacteurs. C’est un domaine spécialisé dans lequel les groupes nucléaires sont bien meilleurs”, explique Etienne Petit. Veolia s’occuperait de la décontamination des eaux radioactives ou encore des circuits de refroidissement et secondaires.

Crédit phto : Felix König