Comme chaque année depuis bientôt 40 ans, le dernier dimanche du mois d’octobre est synonyme de passage à l’heure d’hiver. C’est à la suite de la nuit du samedi 26 au dimanche 27 octobre que les français ont dû retarder montres et horloges de 60 minutes. Un rituel qui s’est harmonisé au niveau européen en 1998.
En cherchant une meilleure concordance entre les heures d’activités humaines et les heures d’ensoleillement, le changement d’heure a pour objectif de réduire l’utilisation de l’éclairage et ainsi de réaliser des économies d’énergie, et donc de CO2.
[stextbox id=”info”]Soulager les réseaux électriques[/stextbox]
Le changement d’heure est une mesure mise en place en 1976, à la suite du choc pétrolier de 1973/1974. Son objectif premier était de réduire la facture pétrolière à une époque où l’électricité était majoritairement produite à partir de centrales au fuel.
L’idée, inchangée depuis lors, est de reculer l’heure de 60 minutes afin d’obtenir une meilleure correspondance entre les heures d’ensoleillement et les activités humaines. En gagnant une heure de lumière naturelle le matin, période de forte activité humaine, l’éclairage électrique est globalement moins sollicité ce qui permet de réaliser des économies d’énergie et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le changement d’heure s’inscrit également dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. En effet il s’agit d’une mesure qui permet de parer aux pics de consommation de la saison hivernale, pics qui nécessitent le recours aux centrales thermiques émettrices de CO2.
[stextbox id=”info”]Des économies avérées…[/stextbox]
Selon l’Ademe, qui a réalisé la dernière étude d’évaluation concernant cette mesure, le changement d’heure a permis de réaliser une économie d’énergie sur l’éclairage de 440 GWh en 2009. Des économies qui représentent l’équivalent de la consommation en éclairage de 800.000 logements pour un coût de mise en place quasi-nul.
Toujours selon l’Ademe, les gains sur les usages thermiques (le chauffage en hiver mais également la climatisation en été) s’avèrent moins significatifs et difficiles à évaluer. Toutefois, à l’horizon 2030, 130 GWh d’économies sont attendues à condition ” que des systèmes de régulation automatique – thermostat ou régulation horaire – soient installés pour respecter les consignes de température”.
Concernant les pics de consommation d’énergie nécessitant le relais des centrales thermiques, le changement d’heure a permis de réduire de 3,5 GWh la puissance appelée à 19h en 2009. En 2030, cette économie se chiffrera à 2 GWh.
[stextbox id=”info”]… mais un impact limité[/stextbox]
L’Ademe précise toutefois que les économies engendrées grâce au changement d’heure diminuent avec le temps. En effet, les ménages adoptent de plus en plus de systèmes d’éclairages basse consommation et la gestion de l’éclairage public s’améliore en se calant sur la “nuit solaire”. Les économies devraient donc diminuer mais se maintenir d’ici 2030.
Il s’avère également que le changement d’heure est une mesure dont les résultats sont difficilement généralisables car sujets à des variations diverses. Des paramètres comme les conditions climatiques et géographiques ainsi que l’équipement et l’isolation des logements sont inévitablement fluctuants d’une année et d’un pays à l’autre.
Enfin, de nombreux effets nocifs sont attribués au changement d’heure. Régulièrement, politiques et associations dénoncent la perturbation du rythme biologique (entrainant un usage abusif de somnifères ou de calmants) ainsi que la hausse de la mortalité sur la route (en raison d’une période d’obscurité accrue en fin de journée). Ces potentiels effets néfastes sont cependant à considérer avec précaution, peu d’études sérieuses ayant été réalisées à leur sujet.