C’est la crise… Partout en Europe, les gouvernements ont réduit, ces dernières années, leurs dépenses publiques pour réduire leurs déficits. Cette « rigueur » ou « austérité » touche notamment les aides accordées aux énergies « vertes », parmi lesquelles l’énergie solaire. Petit panorama de la situation dans plusieurs pays européens.
[stextbox id= »info »]Allemagne : une sortie du nucléaire qui coûte cher[/stextbox]
Il y a deux ans, à la suite de la catastrophe de Fukushima, Berlin décidait de sortir progressivement du nucléaire. Depuis, l’Allemagne produit plus d’électricité verte (éolien et solaire) que les 9 centrales nucléaires du pays.
Par le passé, l’Etat allemand a fortement subventionné l’électricité d’origine solaire : pour les particuliers qui possédaient des installations photovoltaïques, il garantissait un prix fixe de rachat de l’électricité de 24,45 cents par kWh. Mais depuis que le gouvernement a entamé une réduction de niveau des aides, en 2012, ce prix s’élève désormais à 19,50 cents par kWh.
Dernièrement, le ministre de l’Environnement a annoncé que le gouvernement cesserait de subventionner l’énergie solaire d’ici 2018 en raison de sa faible compétitivité. Et la chancelière Angela Merkel, en cas de réélection le 22 septembre, annonce une révision des aides accordées aux producteurs d’électricité verte, qu’ils soient particuliers ou des entreprises.
[stextbox id= »info »]Belgique : des aides qui varient selon les régions[/stextbox]
La région wallonne bénéficie d’un système d’aide à l’installation des panneaux solaires tout à fait généreux, qui permet d’amortir le coût en 5 ans. La région encourage la production d’électricité renouvelable et décarbonée en accordant une prime de 100 euros une fois atteint le seuil de « 456 kg de CO2 non renouvelable évités par rapport à des installations classiques de référence ».
A Bruxelles, l’amortissement du coût d’installation des panneaux solaires se fait en 7 ans, car le système de subventionnement y est moins avantageux qu’en Wallonie.
Et en Flandre, les aides accordées à l’énergie solaire sont inexistantes…
[stextbox id= »info »]Espagne : la réduction de la dette en ligne de mire[/stextbox]
En 2007, le PIB de l’Espagne était en pleine croissance. Le gouvernement en avait profité pour voter une loi qui a favorisé le développement très rapide des énergies renouvelables grâce à une politique de subvention avantageuse.
Mais depuis, la crise est passé par là… L’écart entre le coût de production encore élevé de l’énergie solaire et le prix de l’électricité payée par les consommateurs, plus faible, a engendré une énorme dette de 26 milliards d’euros.
Ainsi, depuis 2008, le gouvernement espagnol s’est attaqué aux primes accordées aux énergies vertes et, dorénavant, les aides annuelles octroyées aux énergéticiens sont réduites de 2,7 milliards d’euros alors que, dans le même temps, l’électricité facturée aux consommateurs augmente de 3,2%.
[stextbox id= »info »]France : les mesures de soutien au solaire discutées dans le débat national sur la transition énergétique[/stextbox]
Dans l’Hexagone, le ministère de l’Ecologie a indiqué que les « décisions prises par le précédent Gouvernement fin 2011, début 2012 concernant les mesures tarifaires et réglementaires » en faveur de l’énergie solaire avaient engendré une « baisse des raccordements éoliens et photovoltaïques au 1er trimestre » de l’année 2013.
La France possède un système d’incitation qui vise à permettre au particulier de rembourser son investissement dans l’installation de panneaux photovoltaïques : ainsi, le niveau de prix auquel le distributeur d’énergie doit racheter l’électricité est fixé par arrêté à un niveau supérieur au niveau du prix du marché.
[stextbox id= »info »]Grande-Bretagne : des tarifs électriques spéciaux[/stextbox]
Jusqu’en 2010, le gouvernement britannique subventionnait directement les particuliers qui souhaitaient produire eux-mêmes leur électricité à partir de sources renouvelables. Mais, suite à la crise, ces subventions ont été remplacées par des tarifs électriques spéciaux (Feed-In Tariffs scheme) : dorénavant, le fournisseur d’énergie verse au particulier une somme proportionnelle à sa production électrique.
[stextbox id= »info »]Suisse : des subventions fortement réduites[/stextbox]
En Suisse, l’impératif de rigueur budgétaire a poussé le gouvernement à réduire le montant des subventions qu’il accorde aux énergies vertes, moins compétitives que les énergies classiques (nucléaire, hydraulique, thermique). Le tarif de rachat de l’électricité produite par le solaire devait baisser de 35 à 40% en janvier 2014.
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