Le groupe Fonroche, un des leaders français des énergies renouvelables, a obtenu le permis d’explorer le potentiel géothermique de l’agglomération de Strasbourg. La société, basée à Agen, a lancé deux chantiers, près du Zénith à Eckbolsheim vers le quartier d’Hautepierre et au port de Strasbourg. Elle table sur une exploitation d’ici fin 2015.
Fonroche, qui a débuté ses activités en 2008 avec la fabrication de panneaux photovoltaïques, a ouvert une filiale destinée aux forages de puits géothermiques visant à extraire de la chaleur du sous-sol. A Strasbourg, le potentiel géothermique que va explorer le groupe s’étend sur 573 km², une perspective tout à fait encourageante dans une région où l’effondrement du fossé rhénan offre la possibilité d’accéder à de l’eau très chaude (de 150 à 220°C) dès 5.000 mètres de profondeur, contre 7.000 à 8.000 ailleurs en moyenne.
« Pour le seul permis de Strasbourg, indique Jean-Philippe Soulé, responsable Géothermie chez Fonroche, le potentiel de développement est de l’ordre de 80 MW et de 450 MW thermique sur le permis. De quoi couvrir 80% des besoins de l’agglomération de Strasbourg en eau chaude. La société ambitionne d’investir 400 millions d’euros d’ici 2040 dans 15 unités avec la création de 500 emplois, directs et indirects, à la clé ».
Pour la première fois en France, ces chantiers se situeront en pleine agglomération. Ils devraient représenter un investissement conséquent pour Fonroche, qui laissera aux réseaux de gaz et d’électricité le soin d’alimenter les industries et les logements en électricité, en vapeur, en eau chaude haute température et basse température. Pour la seule centrale dite de Hautepierre, le budget s’élèvera à 40 millions d’euros (25 millions pour le sous-sol et 15 pour l’installation en surface).
Yann Maus, président de Fonroche, avance que « la géothermie n’a que des avantages ». Elle est renouvelable, n’émet pas de gaz à effet de serre et « permet d’avoir des prix très compétitifs et des retombées directes. […] Les factures d’eau chaude seront au minimum 20% moins chères pour les habitants et les entreprises verront une diminution importante de leur empreinte carbone », précise Jean-Philippe Soulé.
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