Dans une lettre adressée au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, quatre ministres – Pascal Canfin (Développement, Europe Ecologie-Les Verts), Cécile Duflot (Logement, EE-LV), Stéphane Le Foll (Agriculture, Parti socialiste), Philippe Martin (Ecologie et Energie, PS) – sonnent l’alarme : « en 2025, la France devra avoir relevé le défi de la transition écologique et prioritairement celui de la transition énergétique », affirment-ils.
L’alliance de circonstance entre ministres écologistes et socialistes a vocation à peser sur la ligne gouvernementale afin de l’orienter vers une transition écologique choisie plutôt que subie. « Cela me rappelle les quatre mousquetaires », déclare le ministre de l’Ecologie Philippe Martin.
Le document, que le JDD s’est procuré, est une contribution commune au séminaire gouvernemental du lundi 19 août consacré à « La France dans 10 ans ». Les quatre auteurs estiment qu’à l’aune d’une « crise structurelle », le système productif « se voit contraint de faire face aux limites physiques d’épuisement des ressources de la planète. La raréfaction des énergies fossiles et le dérèglement climatique sont source de déséquilibres grandissants à l’échelle de la planète ».
Difficile, par ailleurs, de ne pas voir dans ce texte une charge à l’encontre du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui s’était prononcé en faveur d’une exploitation « écologique » des gaz de schiste : « la soutenabilité, déclarent les quatre ministres, exige de ne pas sacrifier ce projet collectif sur l’autel d’une vision datée de l’activité économique. Les gaz de schiste, comme les OGM, procèdent d’une même fonction et induisent un même risque : ils permettent à certaines industries de garantir leurs perspectives financières mais peuvent mettre en péril l’ensemble des autres activités humaines qui les entourent ».
La lettre des « quatre mousquetaires » est un plaidoyer en faveur d’une « économie écologique », laquelle pourrait s’appuyer sur trois axes : la prospérité durable, la soutenabilité et la solidarité. Ils soulignent qu’ « en soi, la croissance de la consommation matérielle ne peut plus être l’indicateur unique et l’objectif d’une société » et estiment qu’une évolution rapide du système productif actuel est nécessaire.
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