Physicien et chimiste danois, Oersted est à l’origine de la découverte de l’interaction entre électricité et magnétisme. Professeur de physique à l’Université de Copenhague, c’est lors d’une expérience devant ses étudiants qu’il découvre cette interaction. Il écrira ensuite un mémoire, sur lequel Ampère s’appuiera pour fonder sa théorie sur l’électromagnétisme.
Né en 1774 à Rudkioebing au Danemark, Hans Christian Oersted (ou Ørsted) fit des études de pharmacie, sous l’influence de son père apothicaire. Il obtient le diplôme en 1797, puis celui de médecin en 1800. L’année suivante, il commence un voyage en Europe, où il rencontre de nombreux savants. Il travailla notamment en collaboration avec Ritter, qui avait fait des travaux sur le galvanisme (création d’un courant électrique par réaction chimique, que l’on peut voir par exemple lors de la contraction d’un muscle stimulé par un courant électrique), qui avaient beaucoup intéressé Oersted. De retour à Copenhague en 1803, il y obtient la chaire de physique en 1806.
[stextbox id= »info »]La découverte de l’électromagnétisme[/stextbox]
C’est en 1820, devant ses étudiants, qu’Oersted conduit une expérience qui prouve l’interaction entre électricité et magnétisme. Il démontra ainsi qu’un fil transportant du courant à proximité d’une boussole faisait bouger l’aiguille aimantée de celle-ci : il y a donc une interaction entre les forces électriques et les forces magnétiques. Après avoir repris méthodiquement ses expériences, il publie le 21 juillet 1820 un mémoire de quatre pages en latin, sur ses résultats expérimentaux : Experimenta circa effectum conflictus etectrici in acum magneticam.
Le texte fût ensuite traduit et diffusé dans toutes les communautés scientifiques européennes. Les résultats d’Oersted furent tout d’abord critiqués. En effet, cette expérience met à mal les théories de l’époque, selon lesquelles il n’y aurait d’interaction qu’entre des entités de même nature. Ainsi, étant fondamentalement différents, il ne devrait y avoir aucune interaction possible entre l’électricité et le magnétisme. De plus, Oersted s’était inspiré pour ses travaux de la Naturphilosophie, un mouvement de pensée qui affirme l’unité profonde des phénomènes. Or, ce courant philosophique suscite un profond scepticisme dans la communauté scientifique (tout comme les travaux de Ritter sur le galvanisme, qui remet en cause les mêmes théories).
Cependant, ces travaux ont ensuite été repris par Ampère, qui s’en est servi de base pour fonder la théorie de l’électromagnétisme.
[stextbox id= »info »]Postérité[/stextbox]
L’année suivante, Oersted a parcouru différentes capitales d’Europe pour montrer ses expériences. Il fut ainsi élu associé par l’Institut de France et la Société royale de Londres. Il a ensuite été décoré par le roi du Danemark de l’ordre de Danebrog, qui l’a également nommé conseiller d’État.
Plus tard, son nom a été donné à une médaille, qui récompense les contributions notables dans le domaine de l’enseignement de la physique. Et le premier satellite artificiel scientifique danois, chargé de mesurer le champ magnétique terrestre, porte également le nom d’Oersted.
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