Souvent appelé le nucléaire vert, le thorium pourrait incarner l’énergie de demain. Avec des ressources naturelles abondantes et une production de déchets moindre, ce minerai pose la question d’une nouvelle orientation de la production d’énergie nucléaire.
Le thorium est un métal lourd, identifié en Norvège en 1830, il a reçu son nom en référence à Thor, dieu scandinave du tonnerre. Abondamment présent dans la croûte terrestre, le thorium pourrait bientôt devenir un combustible alternatif à l’uranium dans la production d’énergie nucléaire.
Le thorium : un nucléaire vert ?
Après absorption d’un neutron, le thorium se transforme en uranium 233 dont la fission produit plus de neutrons que celle de l’uranium 235, actuellement utilisé dans nos centrales. En d’autres termes, le cycle thorium-uranium 233 produirait davantage d’énergie avec moins de matière au départ.
De plus, l’association thorium-uranium 235 produirait des déchets en quantité moindre. Selon les scientifiques, le volume de déchets radioactifs serait divisé par 200, et leur durée de vie ne dépasserait pas 500 ans. Si dans les années 1950, les scientifiques s’étaient intéressés à ce cycle thorium-uranium dans le cadre des programmes du nucléaire civil, c’est l’association uranium-plutonium qui avait été préférée.
Contrairement à ce dernier cycle, la production d’énergie thorium-uranium se réalise à basse température. Si la chaleur augmente, le rythme de la fission diminue, ce qui réduit le risque d’explosion. En d’autres termes, cette exploitation à basse température empêche une utilisation militaire de l’énergie nucléaire, réduisant l’exploitation du thorium à des programmes civils.
Cependant, en 2008, l’Autorité norvégienne de Sûreté Nucléaire a déclaré que l’exploitation de thorium comportait un risque d’accident pouvant aller jusqu’à la fusion du cœur du réacteur.
Le thorium dans le monde aujourd’hui
De nombreux gisements de thorium existent sur la planète. Le plus grand d’entre eux est celui de Bayan Obo en Chine. D’autres pays comme les Etats-Unis, l’Australie et le Canada possèdent des gisements de thorium sont pour autant les exploiter dans le cadre de la production d’énergie.
Ces dernières années, plusieurs pays ont annoncé leur volonté d’accentuer leurs recherches sur la production d’énergie grâce au thorium. En 2007, l’Inde a confirmé son intention de développer des réacteurs fonctionnant grâce à l’association thorium-uranium, le pays possédant d’importantes ressources du minerai.
Les ressources norvégiennes sont également extrêmement abondantes, c’est d’ailleurs là-bas que le programme Thor Energy s’est développé. Au mois de mars 2013, le thorium sera utilisé comme nouveau combustible nucléaire dans le réacteur expérimental de Halden.
En misant sur le thorium, ces pays font le pari d’une nouvelle orientation du nucléaire qui pourrait devenir nécessaire avec une prévisible augmentation des prix de l’uranium à l’horizon 2020-2030.
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