Face aux enjeux environnementaux actuels, la “décarbonisation” du secteur des transports (responsable d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre) apparaît comme un objectif majeur des transitions énergétiques mises en place par les gouvernements du monde entier. Et le Chili semble bien décidé à être un pionnier dans ce domaine. Michelle Bachelet, présidente du pays d’Amérique du Sud, a en effet annoncé que le métro de Santiago serait alimenté majoritairement avec de l’énergie renouvelable d’ici 2018.
Alimenté à 60 % par les énergies renouvelables
Le gouvernement du Chili a décidé de verdir le métro de sa capitale : la présidente Michelle Bachelet a en effet annoncé le 23 mai dernier que les rames du réseau de transport de la ville de Santiago seraient alimentées à 60 % par des énergies renouvelables d’ici deux ans. Le Chili serait ainsi le premier pays a avoir un métro majoritairement alimenté avec des ressources renouvelables.
“Nous entrons aujourd’hui dans ce futur de l’humanité qui a une conscience environnementale et dans ce futur du transport qui ne pollue pas. C’est une grande opportunité pour que notre capitale et notre pays se placent en première ligne du développement. Les plus de 2,5 millions de passagers qui utilisent chaque jour le métro vont pouvoir voyager à bord d’un moyen de transport qui protège la planète, qui réduit notre empreinte carbone et qui rend possible un avenir soutenable pour tous”, estime Mme Bachelet dans un communiqué de presse.
Pour atteindre cet objectif, le Chili compte s’appuyer sur les spécificités de son territoire et ses ressources naturelles : le métro de Santiago tirera donc son énergie… du soleil et du vent ! Si le pays se révèle pauvre en hydrocarbures, il dispose en revanche d’avantages de taille : le désert d’Atacama (et ses conditions d’ensoleillement exceptionnelles) et la Cordillère des Andes.
Deux nouveaux moyens de production électrique
Le gouvernement du Chili prévoit donc de construire deux nouvelles installations énergétiques dans le désert d’Atacama d’ici 2018 : une centrale photovoltaïque baptisée El Pelícano (qui couvrira 42 % des besoins énergétiques du métro) et un parc éolien baptisé San Juan (qui couvrira 18 % des besoins du métro). Ces projets nécessiteront un investissement de près de 500 millions de dollars.
La construction de la centrale sera assurée par SunPower, filiale du pétrolier français Total, et devrait débuter dans le courant de l’année ; elle entraînera le déploiement de quelque 250.000 panneaux photovoltaïques. Le parc éolien sera quant à lui construit par le consortium brésilien Latin American Power, et affichera une puissance cumulée de 185 MW.
Le Chili s’est engagé à réduire ses émissions de CO2 de 30 % d’ici 2030 et à produire 70 % de son électricité grâce à des sources renouvelables d’ici 2050. Le projet du métro de Santiago permettra de faire un pas vers l’atteinte de ces objectifs : il permettra d’éviter l’émission de 130.000 tonnes de CO2 par an.
Crédit photo : Ariel Cruz Pizarro