La ville d’Orléans, située dans la région Centre, est la première commune française à accueillir une hydrolienne fluviale pour la tester dans des conditions “grandeur nature”. L’appareil a en effet été arrimé à une barge flottante avant d’être immergé dans la Loire le jeudi 6 novembre entre deux ponts du centre-ville.
Baptisée Hydrofluv, cette hydrolienne est la première à être testée en France. Fonctionnant sans hélice, contrairement aux hydroliennes marines, cet appareil de 40 kW produira de l’électricité grâce à deux colonnes de turbines à axe de rotation vertical. Ces dernières sont entrainées par l’énergie cinétique de l’eau (la force du courant de la Loire) à une vitesse de 20 à 40 tours par minute.
“De quoi alimenter, une fois le raccordement qui sera très vite effectué, une soixantaine de logements. La machine ne repose pas sur le lit du fleuve, elle est ancrée sur une barge flottante et a nécessité peu de génie civil. Au début, les riverains étaient un peu méfiants. Mais elle s’insère finalement bien dans son environnement”, a expliqué Stéphanie Anton, l’adjointe au maire déléguée au développement durable.
L’expérimentation de ce prototype hydrolienne est prévue jusqu’en juin 2016 afin d’optimiser les performances de la machine et d’orienter son développement industriel et commercial. Cette période de test servira également à démontrer le faible impact de cette technologie sur la faune et la flore aquatique. Fleuve encore relativement “sauvage”, la Loire possède un lit moins canalisé que les autres cours d’eau français.
“Nous avons des contraintes d’intégration dans le milieu, puisque nous sommes en zone Natura 2000, mais aussi d’acceptabilité sociétale par les riverains, puisque nous sommes en ville”, a précisé Thomas Jaquier, directeur technique d’Hydroquest, la start-up grenobloise qui a mis au point l’hydrolienne et a procédé à son immersion.
Le projet Hydrofluv, d’un montant global de 2,46 millions d’euros, a obtenu le soutien du Fonds unique interministériel. Associé à d’autres PME, à EDF et à des pôles de compétitivité, Hydroquest ambitionne le lancement d’une filière industrielle en cas de résultats positifs de l’expérimentation de son hydrolienne prototype. La société pense pouvoir fabriquer annuellement de 300 à 500 machines d’ici à 2020. De quoi créer une centaine d’emplois et ouvrir des opportunités de développement à l’international.
Crédit photo : calips96
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