Une étude publiée début septembre par le cabinet de conseil Eclareon apporte des éclairages sur la compétitivité de l’énergie issue des panneaux photovoltaïques dans six pays : le Chili, les Etats-Unis, l’Italie, le Maroc, le Mexique et la Turquie. Intitulé “PV Grid Parity Monitor”, le document insiste, d’une part, sur l’importance des taux d’ensoleillement et, d’autre part, sur celle des prix de référence de l’électricité dans les pays étudiés – ces deux facteurs pouvant favoriser ou infléchir le développement de la production d’énergie solaire.
[stextbox id=”info”]La méthode de calcul : qu’est-ce que la “parité réseau” du photovoltaïque ?[/stextbox]
Le concept de “parité réseau” permet de calculer le moment à partir duquel produire de l’énergie photovoltaïque peut devenir compétitif, c’est-à-dire rentable, par rapport au prix de référence de la production d’électricité dans un pays déterminé.
L’étude menée par le cabinet Eclareon souligne que la “parité réseau” d’un pays est amenée à évoluer selon son taux d’ensoleillement et le prix de base de l’électricité. Ainsi, un taux d’ensoleillement et un prix de base de l’électricité élevés favorisent la compétitivité de l’énergie photovoltaïque – et inversement.
Lorsque cette “parité réseau” est établie, cela constitue un bon signal pour les investisseurs : l’industrie photovoltaïque peut alors se développer et devenir une source de production d’électricité importante pour un pays. Ce pourrait bientôt être le cas du Chili et du Maroc.
[stextbox id=”info”]Les pays compétitifs… et ceux qui le sont moins[/stextbox]
Le système chilien, affirme l’étude, est déjà paritaire : l’énergie photovoltaïque y est déjà compétitive, sans qu’il soit nécessaire de la subventionner. Le pays profite d’un fort taux d’ensoleillement (3.669 KWh/m²/an). A fortiori, le prix de l’électricité y est relativement élevé. De nombreuses fermes photovoltaïques produisent d’ores et déjà de l’énergie solaire, et d’autres devrait bientôt être installées.
Le Maroc, qui a des caractéristiques similaires à celles du Chili, notamment avec son fort taux d’irradiation (3.326 KWh/m²/an), est quant à lui proche de la “parité réseau”. La différence entre le tarif d’électricité de base et celui qui est requis pour le producteur d’énergie photovoltaïque n’est que de 14%.
En revanche, le photovoltaïque demeure peu compétitif dans les quatre autres pays étudiés, pour des raisons qui leur sont propres. En Turquie, par exemple, l’inflation limite la compétitivité-prix de l’énergie photovoltaïque. Au Mexique, la libéralisation du marché énergétique a fait baisser les prix de plus de 40% depuis deux ans et, du fait d’un tarif d’électricité de base peu élevé, le photovoltaïque n’est pas compétitif. Pourtant, le Mexique dispose d’un potentiel intéressant, du fait d’un taux d’irradiation de 3.162 KWh/m²/an. La conclusion est similaire pour l’Etat américain frontalier du Mexique, le Texas (Etats-Unis), ainsi que pour l’Italie.
Rédigé par : Fabien Maout
COMMENTAIRES
Ne pas confondre la “parité réseau” et la “parité production” du photovoltaïque. La première (parité réseau) c’est lorsqu’un particulier, une école ou un industriel produit de l’électricité sur son toit au même coût que celui auquel il paie l’électricité auprès de son fournisseur habituel.
La parité production, c’est lorsque l’électricité “sortie centrale solaire” est au même prix … que quoi ? Sortie barrage hydraulique, centrale nucléaire, au charbon, au gaz, au fioul ? au plus cher (merit order) des classiques ?
La parité réseau est déjà atteinte en Allemagne depuis plus de deux ans :
http://energeia.voila.net/solaire/parite_allemagne.htm
En France, elle l’est maintenant dans le sud du pays. Dans les deux cas pour des installations récentes.
En Turquie, le tarif d’achat de l’électricité solaire ne dure que dix ans, à 10,3 c€/kWh, avec un supplément qui ne dure que cinq ans et varie de 0,5 à 5,2 c€/kWh.
Avec une répartition sur 20 ans comme cela se fait en France ou en Allemagne, cela donne un coût variant de 5,4 à 7,8 c€/kWh … alors qu’un consommateur moyen a payé entre 13 et 15 c€/kWh son électricité l’année dernière, selon Eurostat.