La plupart des barrages hydroélectriques n’ont pas vocation à écrêter une crue. Toutefois les barrages de retenue peuvent, dans certaines circonstances, permettre de limiter l’impact d’une crue.
En effet, si le lac de retenue n’est pas rempli jusqu’à son niveau maximal au moment du déclenchement de la crue, il peut permettre de stocker une partie du volume d’eau générée par ce phénomène naturel.
Les évacuateurs de crues, qui sont localisés en haut ou en fond du barrage, participent ensuite au lissage des débits en aval. De cette manière la violence de la crue est en partie tempérée (même si les barrages n’ont pratiquement aucun effet sur les crues les plus violentes). Ces évacuateurs, conçus pour le passage de débits extrêmes garantissent la résistance du barrage à une crue millénale.
La règle d’or demeure de ne jamais aggraver une crue : le débit sortant ne doit donc à aucun moment dépasser celui du débit entrant dans le lac de retenue. Et en aucun cas la retenue ne doit submerger le barrage.
[stextbox id=”info”]Un phénomène naturel anticipé grâce à des stations de mesure[/stextbox]
Une telle gestion des crues grâce aux ouvrages hydrauliques est le fruit d’un travail d’anticipation : en amont des cours d’eau, des stations de mesures automatiques des précipitations et des débits permettent de transmettre des données précieuses. Ces données recueillies en différents points des cours d’eau sont télétransmises à la Direction Technique Générale d’EDF qui les analyse et les croise avec celles de Météo France. L’exploitant du barrage connaît ainsi à l’avance l’étendue d’une crue naissante, peut estimer quels seront les débits une fois que la crue aura atteint l’ouvrage hydraulique, et il peut donc prendre en temps voulu des mesures adaptées.
La gestion des crues opérées par l’exploitant électricien des barrages reste toutefois soumise aux consignes d’exploitation validées par les pouvoirs publics (DREAL, préfectures). Consignes auxquelles les employés d’EDF opérant sur les barrages de retenue doivent être formés.
Cette formation se fait notamment grâce à un simulateur de gestion hydraulique des barrages. Il permet aux agents d’apprendre à réagir face à des crues d’ampleur variable, ou de faire face à un incident technique comme la perte d’informations sur la crue, ou même l’arrêt d’une turbine.