Ce mercredi 11 décembre 2019, la COP25 a été marquée par plusieurs remontrances très sévères contre les dirigeants du monde pour leur manque d’ambition climatique, notamment en matière d’énergies fossiles – la plus médiatique ayant émané de Greta Thunberg. Ce même jour, la Russie annonçait une stratégie énergétique pour 2035 centrée sur le gaz naturel, et le Japon confirmait, malgré les critiques, son soutien au charbon.
Pour l’heure, la COP25, qui se tient à Madrid jusqu’au 13 décembre 2019, n’a débouché sur aucun engagement d’un pays fortement émetteur de GES de relever ses ambitions climatiques. Une inaction, notamment sur le front des énergies fossiles, qui a été fortement critiquée, ce mercredi 11 décembre, par la directrice générale de Greenpeace, Jennifer Morgan, et par l’activiste suédoise Greta Thunberg, présentes à Madrid.
« Je participe à ces COP depuis 25 ans et je n’ai jamais vu une telle fracture entre ce qui se passe entre ces murs et ce qui se passe dehors. Les solutions sont juste sous nos yeux. Mais où sont les champions ? Où sont les leaders ? Où sont les adultes dans la salle ? », a attaqué Jennifer Morgan.
Cette COP « semble s’être transformée en une opportunité pour certains pays d’éviter de relever leurs ambitions. Des pays arrivent à trouver des façons habiles pour éviter d’engager de vraies actions », a repris Greta Thunberg. La jeune fille a ainsi dénoncé la plupart des promesses climatiques des dirigeants en terme d’émissions, car ils « n’incluent pas l’aviation, le secteur maritime, et les biens importés ou exportés, mais ils incluent la possibilité pour les pays de compenser leurs émissions ailleurs ».
Comme pour confirmer ces prises de parole, la Russie a publié, ce mercredi 11 décembre 2035, sa stratégie énergétique pour 2035. S’appuyant toujours sur sa surface boisée (la plus importante du globe, 20% des forêts du monde sont en Russie) et les compensations d’émission qu’elle offre, Moscou a annoncé une hausse de sa production d’énergie primaire pour 2035 (entre + 8,6% et + 21,2% ).
Pour « verdir » ce mix, le seul engagement de la Russie est de substituer en partie le pétrole au gaz naturel, pour compenser la baisse de la production nationale de pétrole. Mais la part des énergies décarbonées (nucléaire et renouvelables) devraient rester stables, aux alentours de 8% de la consommation d’énergie primaire. Traduit en bilan carbone : les émissions de la Russie devraient au mieux être stables, et plus probablement augmenter d’ici 2035.
Ce même jour, le Japon a, quant à lui, réagi aux critiques apportées à la COP25 contre son soutien au charbon, tant dans la politique énergétique nationale que via son secteur financier, numéro 1 des investissements dans les centrales au charbon dans le monde.
« J’ai bien peur de ne pas pouvoir partager aujourd’hui avec vous une modification de notre politique de soutien au charbon », a déclaré le ministre japonais de l’Environnement, Shinjiro Koizumi, fermant la porte à de nouveaux engagements climatiques sur cette question.
Ces deux prises de position renvoient aux craintes d’Alden Meyer, de l’Union for Concerned Scientists : pour lui, si la COP 25 débouche sur un « résultat faible », « cela enverra un signal terrible au monde ».