Les grandes entreprises s'engagent pour une transition énergétique privée

Les grandes entreprises s’engagent pour une transition énergétique privée

Fin avril, Microsoft a dévoilé ses nouveaux objectifs environnementaux. Comme elle, d’autres entreprises américaines ont pris le relai du gouvernement fédéral en matière de politique environnementale. Mais plus généralement, c’est le secteur privé dans son ensemble qui s’engage en faveur de la transition écologique, un paramètre à prendre en compte en vue de la préparation du G7. Le 16 mai 2019, Brune Poirson, sollicitait ainsi “l’industrie textile [qui] est la 2ème industrie la plus polluante”, afin de “transformer durablement le secteur de la mode“. Le 24 mai 2019, le rapport des entreprises pour l’environnement confirme l’engagement de toute la société civile pour l’Accord de Paris.

Microsoft : 70% d’énergies renouvelables dès 2023

Depuis 2009, l’entreprise Microsoft est engagée dans une stratégie pour atteindre la neutralité carbone. La firme a pris de nombreuses mesures au fil des années, comme le rappelle son président, Brad Smith, sur le blog Microsoft. Elle a ainsi fait baisser la consommation énergétique de ses différents départements. Elle a aussi racheté des crédits carbone pour compenser l’électricité consommée, et produite à partir du charbon. Elle a même mis en place une taxe carbone interne.

Le 15 avril 2019, Microsoft a donc décidé d’aller encore plus loin. Brad Smith, a élaboré un plan décennal de réduction de l’empreinte carbone. L’objectif est pour le moins ambitieux : réduire les émissions de carbone de 75%, d’ici à l’horizon 2030. Dès la fin d’année 2019, les data centers de Microsoft utiliseront au moins 60% d’énergies renouvelables. La taxe carbone va elle presque doubler. Selon les estimations de Venture Beat, elle permettra à l’entreprise de récolter 30 millions de dollars.

Et pour réduire encore l’empreinte carbone de ces installations énergivores, elle va mettre en place un plan de recyclage. Les composants usagers des data centers seront collectés, réutilisés, ou bien revendus à des filières de recyclage. En 2017 elle a également lancé le programme d’intelligence artificielle pour la planète Terre. Plus récemment, lors de Vivatech, le groupe fondé par Bill Gates a également signé un partenariat avec LVMH pour développer la blockchain, et renforcer ainsi la traçabilité des produits.

Les préoccupations environnementales gagnent tous les secteurs de l’économie. Dans le cadre de la présidence française du G7, Brune Poirson a rappelé le 16 mai 2019 l’importance de la transition écologique pour l’industrie textile, alors que les consommateurs sont de plus en pus sensibles aux questions de responsabilité sociale, environnementale, et de bien-être animal.

La transition énergétique, nouvelle mode des entreprises privées ?

Microsoft n’est pas un cas isolé aux Etats-Unis. Les géants des télécommunications et du web, les GAFA, sont tous entrés dans une transition énergétique privée de grande envergure. Google et Apple ont d’ores et déjà atteinte une consommation de 100% d’énergies renouvelables pour alimenter leurs serveurs. En 2018, Google est même devenu le plus gros acheteur d’énergies renouvelables aux Etats-Unis. Il a ainsi payé pour 3 gigawatts d’électricité verte en une année.

Dans leur sillage, Facebook a également gagné du terrain pour réduire son empreinte carbone. Le réseau social mondialisé devrait atteindre les 100% d’ENR dès l’année prochaine. C’est Amazon, le géant du e-commerce, qui est à la traîne dans cette course verte. Néanmoins, avec le  plan “Shipment Zero”, Amazon vise les les 50% de livraisons neutres en carbone d’ici à 2030. Pour rattraper son retard, Amazon veut investir massivement dans l’éolien et le solaire. Et le vice-président des Infrastructures mondiales et du support client, chez Amazon Web Services, Peter DeSantis, précise : “notre engagement à long terme est d’utiliser 100 % d’énergie renouvelable pour alimenter les infrastructures mondiales d’AWS“.

La révolution verte du secteur privé ne se limite pas aux Etats-Unis. Depuis l’Accord de Paris, les entreprises françaises ont été nombreuses à se mobiliser. Un nouveau modèle énergétique et économique voit désormais le jour. Parmi les entreprises concernées, l’énergéticien EDF fait figure de fer de lance. Début 2018, le groupe s’est engagé à réduire ses émissions de CO2. Il compte passer de 51 millions de tonnes de CO2 rejetées en 2017, à 30 millions de tonnes d’ici 2030. EDF vise la neutralité carbone pour l’horizon 2050. Pour Bloomberg, l’arrivée d’Isabelle Kocher à la tête d’Engie, est aussi le symbole d’une “révolution culturelle” dans le secteur de l’énergie.

En France, l’association Entreprises pour l’Environnement (EpE) a justement vu le jour pour structurer cette transition énergétique du secteur privé français. Et le 24 mai 2019, elle a publié un rapport intitulé ZEN 2050 – Imaginer et construire une France neutre en carbone. Le rapport propose des mesures chiffrées, secteur par secteur. En présence d’Emmanuelle Wargon, l’étude a montré “que la France peut être neutre en carbone à horizon 2050“.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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