La décision de Stellantis de produire la prochaine Fiat Panda électrique en Serbie, plutôt qu’en Italie, a suscité une vive réaction en Italie. Cette annonce, qui s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large de transition vers l’électrique, a été perçue comme un coup dur pour l’industrie automobile italienne, traditionnellement fière de son héritage et de son savoir-faire.
La colère italienne face à la délocalisation de Fiat
L’annonce de Stellantis, concernant la fabrication de la prochaine Fiat Panda électrique en Serbie et non en Italie, a déclenché une vague de mécontentement au sein de la péninsule. Cette décision, perçue comme un affront par de nombreux Italiens, soulève des inquiétudes quant à l’avenir de l’emploi dans le secteur automobile du pays. « C’est une gifle pour notre industrie et nos travailleurs », s’indigne un représentant syndical, reflétant le sentiment général d’abandon. En effet, l’industrie automobile représente une grosse part du PIB de l’Italie . Son chiffre d’affaires s’élevait à 106 milliards d’euros en 2021, ce qui représentait pas moins de 11 % du PIB de l’Italie.
La Fiat Panda, symbole de l’industrie automobile italienne, a longtemps été associée à l’identité et au savoir-faire du pays. Sa production en Serbie, selon les analystes, est une décision économique, motivée par des coûts de production inférieurs et une stratégie d’expansion sur de nouveaux marchés. Le groupe Stellantis, qui a fusionné PSA (PSA Peugeot-Citroën) avec Fiat en 2021, espère ainsi être en capacité de proposer des voitures électriques à des prix plus compétitifs. Cependant, cette logique entrepreneuriale ne suffit pas à apaiser les craintes des Italiens. « Nous perdons plus qu’une voiture, nous perdons une partie de notre héritage », commente un ouvrier de l’usine de Pomigliano d’Arco, soulignant l’aspect émotionnel et culturel de cette délocalisation.
Stellantis : une ambition électrique à grande échelle
Face à ces préoccupations, Stellantis met en avant sa stratégie ambitieuse visant à transformer son portefeuille de produits pour embrasser pleinement l’électrification. L’objectif de produire un million de véhicules électriques par an d’ici à 2028-2030 est au cœur de cette vision. « C’est une étape nécessaire pour rester compétitifs dans un secteur en pleine mutation », explique porte-parole du groupe Stellantis.
La délocalisation de la production de la Fiat Panda en Serbie s’inscrit dans cette logique de production. En réduisant les coûts de production et en se positionnant stratégiquement sur le marché européen, Stellantis espère accélérer son passage à l’électrique. Une démarche s’aligne sur les tendances globales de l’industrie automobile, qui voit de plus en plus de constructeurs revoir leur stratégie de production pour s’adapter aux exigences environnementales et technologiques.