L’ONG Carbon Tracker a dénoncé, dans une étude parue ce vendredi 5 mai 2023, les 417 milliards de dollars (372 milliards d’euros) d’investissements dans les hydrocarbures, des gestionnaires d’actifs du monde entier membres de la Net Zero Asset Managers Initiative.

Carbon Tracker dénonce une exposition aux actifs pétroliers et gaziers des fonds d’actifs membres de la NZAM

L’ONG Carbon Tracker a publié, ce 5 mai 2023, une étude sur les investissements dans les hydrocarbures des 35 plus importants gestionnaires d’actifs mondiaux « par valeur des positions agrégées dans le secteur du pétrole et du gaz à la fin de 2022 ». Les analystes se sont limités aux investissements dans les 15 principales compagnies pétrolières et gazières mondiales, dont ExxonMobil, Chevron et TotalEnergies.

L’étude révèle notamment que les fonds « qui soutiennent publiquement les efforts visant à limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C disposent d’investissement à hauteur 417 milliards de dollars dans des sociétés pétrolières et gazières qui alimentent le changement climatique ».

Out of our study cohort of 90 asset managers, 65 have not yet signed up to the #NetZero Asset Managers (NZAM) initiative. While many set their own net zero #emissions targets🎯 it appears they don’t prevent investment in unaligned #oil & #gas🛢️companies⚠️ https://t.co/VywrBEDAmW pic.twitter.com/R0LRXxDIKy

— Carbon Tracker (@CarbonBubble) May 6, 2023

Il s’agit là des 25 fonds membre de l’alliance Net Zero Asset Managers Initiative (NZAM), censés « signaler au marché qu’ils vont investir en ligne avec l’objectif de l’accord de Paris de limiter le réchauffement à 1,5°C ». Parmi ces membres figurent notamment BlackRock, State Street, Capital Group, Fidelity, JPMorgan, UBS, Amundi, BNP Paribas ou encore Lazard.

Greenwashing et risques d’actifs échoués

Or, « nous constatons que bon nombre des membres les plus importants du NZAM sont fortement investis dans des sociétés pétrolières et gazières non alignées », indique le rapport. « Certains, comme Blackrock, Fidelity et Capital Group, détiennent des participations importantes dans presque toutes les entreprises et ont augmenté leurs positions en 2022. D’autres, comme DWS, Abrdn et Schroders, ont des expositions plus limitées, qui sont restées stables tout au long de l’année 2022 », précise Carbon Tracker.

L’ONG estime donc que les annonces climatiques de certains de ces fonds s’apparentent à une forme de greenwashing, en donnant de fausses indications aux investisseurs. Qui plus est, ils prennent le risque d’une perte de valeur de ces actifs avec l’avancée de la transition énergétique.

Interrogée sur ce rapport, l’initiative NZAM dit « partager la vision de Carbon Tracker sur le fait que le secteur du pétrole et du gaz doit rapidement se décarboner pour faire face à l’urgence de la crise climatique ».