Enfin ! Depuis le début de l’année, la France est à nouveau exportatrice d’électricité. Ce n’était plus arrivé depuis des mois et des mois. Mais c’est surtout la météo qui explique ce renversement de la vapeur.
1,4 TWh. Tel est le solde net d’exportation d’électricité française, vers ses voisins européens, 10 jours après le début de l’année 2023. L’an dernier, la France important de l’électricité de ses voisins plus de 3 jours sur 4. De l’électricité bien souvent produite à partir du charbon ou du gaz, quand il provenait d’Allemagne ou d’Angleterre. De la houille blanche, quand il provenait de Suisse.
L’électricité exportée évidemment nucléaire
Bien évidemment, l’électricité exportée par EDF est, quant à elle, produite par des centrales nucléaires. Elle est donc bien plus vertueuse sur le plan environnemental, ne dégageant quasiment pas de gaz à effet de serre. Mais elle est aussi bien plus économique ! Le prix de l’électricité sur les marchés spot est revenu à des niveaux d’avant la crise. A certains moments, la nuit, le MW est même vendu à perte, ou plutôt, on paye des consommateurs..
C’est donc tout le paradoxe de la situation. Quand la France a besoin d’importer de l’électricité qu’elle n’est pas en mesure de produire elle-même, elle doit l’acheter au prix fort. Logique : on a suffisamment lu et entendu que le prix de l’électricité sur le marché SPOT était fixé en fonction du coût de production de la dernière centrale électrique appelée. La fameuse « centrale à gaz allemande ».
A l’inverse, quand le réseau électrique européen est peu sollicité, en raison principalement des températures clémentes, c’est l’électricité nucléaire française bon marché qui fixe le prix, plus ou moins.
Des centrales nucléaires à l’arrêt
Ajoutons à cela que la météo de ce début d’année 2023, à défaut de soleil, était en revanche très clémente pour les éoliennes, qui ont pu bénéficier de vents idéaux pour produire de l’électricité. A tel point qu’EDF a du… arrêter des réacteurs, pour faire de la place à l’électricité produite par les éoliennes sur le réseau.
Du côté du gaz, les réserves sont au plus haut pour cette époque de l’année, bien au dessus des 80 %. Elles se sont même payées le luxe d’être légèrement reconstituées courant décembre, la consommation de gaz étant inférieure au flux d’importation.
Maintenant, l’hiver n’est évidemment pas terminé. Si un vague de froid s’abat sur l’Europe, comme elle s’est abattue sur les Etats-Unis voici quelques jours, tous les nouveaux équilibres, par essence précaires, seront totalement chamboulés…
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