La crise énergétique globale aura au moins eu un effet positif. En effet, l’AIE constate une accélération sans précédent des énergies renouvelables dans le monde. Et d’après l’Agence, la croissance de la production verte dans les cinq prochaines années devrait égaler celle des vingt dernières années. Le signe d’une accélération bien tangible.
Le 6 décembre, l’AIE a publié ses derniers chiffres s’agissant de la production d’énergie renouvelable dans le monde. Et le constat est clair : la crise énergétique a boosté la production d’énergies renouvelables. C’est le constat dressé par l’AIE, qui observe même une tendance supérieure à ce qu’elle avait anticipé.
D’après l’analyse de l’Agence, la production d’énergies renouvelables va drastiquement accélérer d’ici à 2027. L’AIE anticipe une croissance mondiale record sur les cinq prochaines années avec + 2 400 GW d’installations au cumul. Il s’agit d’une augmentation de 85% par rapport aux cinq dernières années. Et l’AIE souligne que cette croissance est même 30% plus forte que les prévisions de 2021.
D’ici 2027, l’AIE estime que les énergies renouvelables représenteront un peu plus de 90% de l’expansion de la capacité électrique mondiale. Dès 2025, les renouvelables devraient s’affirmer comme la première source d’électricité au monde, dépassant ainsi le charbon. Et à l’horizon 2027, l’AIE estime que les renouvelables pèseront pour 38% dans le mix électrique mondial.
Comme le soulignent les projections de l’AIE, la croissance de l’électricité verte passera par l’essor de l’éolien et du solaire. Ces deux sources d’électricité verte devraient produire à elles seules 20% de l’électricité consommée dans le monde en 2027.
A elle seule, l’énergie photovoltaïque devrait assurer la progression rapide de l’électricité verte. A tel poinq que le rapport de l’AIE estime qu’en 2027, la puissance installée de l’énergie solaire photovoltaïque devrait dépasser celle du charbon. Le solaire devrait notamment être plébiscité par les pays en voie d’industrialisation pour assurer leur approvisionnement électrique.
Grâce à la montée en puissance de l’éolien offshore, l’électricité d’origine éolienne devrait doubler sa production d’ici 2027. L’AIE anticipe aussi une augmentation de 570 GW des capacités de production en éoliennes terrestres.
Mais le mix énergétique ne dépend pas que de l’électricité. Et la question des carburants alternatifs demeure sur la table. L’AIE le constate, le biofioul devrait tirer son épingle du jeu. Et plusieurs pays ont déjà recours à cette alternative pour verdir leur mix énergétique. C’est notamment le cas des Etats-Unis, de l’Inde, du Brésil, du Canada et de l’Indonésie. A eux seuls, ces cinq pays devraient représenter 80% de la croissance de consommation du biofioul à l’échelle mondiale d’ici 2027. Au global, le biofioul devrait voir sa consommation mondiale progresser de 22% entre 2022 et 2027.
Le rapport de l’AIE le souligne bien : la croissance des énergies renouvelables n’est pas sans poser des problèmes. En terme d’infrastructures, les pays vont devoir composer avec l’intermittence des certaines sources d’énergies renouvelables. La question du stockage de l’électricité verte par exemple. Mais aussi le dimensionnement des réseaux électriques. Il faudra aussi prendre en compte la nouvelle proportion d’énergies renouvelables dans des secteurs clés tels que les transports ou encore le chauffage.
L’accélération plus rapide que prévue de la part d’énergies renouvelables dans le mix mondial sera un défi à relever. Mais l’AIE le rappelle, l’enjeu est avant tout de respecter l’ambition d’un réchauffement climatique limité à 1.5°C. Et pour cela, il importe d’atteindre l’objectif de zéro émission d’ici 2050. Or, l’accélération des énergies renouvelables est un premier pas dans la bonne direction.