Hausse des ventes de voitures électriques neuves, hausse des ventes de vélo, déploiement des bornes de recharge électriques… La mobilité douce est désormais incontournable dans le paysage français. Pourtant, son développement est loin d’avoir trouvé son rythme de croisière. Sur fonds de crise énergétique, les Français sont désormais prêts à revoir leurs habitudes de déplacements. Mais les infrastructures publiques peinent à suivre ce nouveau rythme.
1e trimestre 2022 : +38% de voitures électriques neuves en France
Le début d’année 2022 est particulièrement favorable aux véhicules électriques. Sur le premier trimestre 2022, l’AVERE a constaté une hausse impressionnante des immatriculations. 60 361 véhicules électriques neufs ont été immatriculés. Ce qui représente une augmentation de +38% par rapport au premier trimestre 2021.
Comment expliquer un tel engouement ? Il est vrai que la tendance est à la hausse depuis plusieurs années. Mais les Français choisissent aussi de se tourner vers les véhicules électriques pour d’autres raisons. Le contexte de crise énergétique et le prix du pétrole ne jouent pas en faveur des véhicules thermiques. Par ailleurs, les problèmes d’approvisionnement rencontrés par les constructeurs automobiles limitent le choix. Les constructeurs préfèrent assurer la construction et la vente de leurs véhicules haut de gamme, ce qui la vente de modèles électriques.
Quand les vélos dépassent les voitures
La France va-t-elle redevenir le pays du vélo ? Si le cliché du Français à vélo a fait le tour du monde, la réalité était tout autre il y a encore peu. Dans un pays où la voiture avait chassé le vélo, la tendance s’est pourtant inversée. D’après les chiffres publiés par L’Union Sport & Cycle, il s’est vendu plus de 2,7 millions de vélos en France en 2021. Dans le même temps, il s’est vendu 1,65 million de voitures neuves. Un revirement que l’USC elle-même n’avait pas vu venir. « C’est au-delà de nos espérances », constate Virgile Caillet, le délégué général de l’USC. « On sentait une effervescence mais pas à ce point. »
Le rapport de l’USC précise qu’en deux ans, le marché du vélo en France connu une croissance de +43%. La crise sanitaire et l’envolée des prix du pétrole ont convaincu les Français urbains d’abandonner la voiture au profit du vélo. Cette tendance va-t-elle se maintenir ? Les prix de l’essence à la pompe continuent de jouer en la faveur du vélo.
Par ailleurs, le retour en grâce du vélo dans les zones urbaines est une tendance de fond qu’on observe ailleurs en Europe. Et les jeunes générations, plus sensibles aux questions écologiques, semblent particulièrement attirées par ce mode de déplacement.
Le marché du vélo en France est aussi porté par les ventes des vélos à assistance électrique (VAE). Sur l’ensemble de 2021, les ventes de VAE ont augmenté de +28%. Et bonne nouvelle pour les consommateurs : le prix moyen des VAE est en baisse. En 2021, le prix de ces vélos à assistance électrique a baisse en moyenne de 4%.
Développement de la mobilité douce en France : les pouvoirs publics doivent accélérer
Par choix écologique ou par contrainte économique, les consommateurs tricolores adhèrent à la mobilité douce. Pourtant la France reste en retard par rapport à ses voisins européens. Les pouvoirs publics, pourtant mobilisé en faveur des moyens de déplacement alternatifs, en font-ils assez ? Les grands plans sont là, mais ils peinent à suivre le rythme de la transition vers une mobilité plus durable.
Pour encourager le développement du vélo, le réseau français de pistes cyclables doit être revu. Sur l’ensemble du territoire, les km de pistes cyclables augmentent : +53 000 km sur les trois dernières années. Mais la situation est plus complexe dans les zones urbaines. De nombreuses « corona-pistes » (pistes cyclables temporaires aménagées pendant les confinements) ont été réaffectées à la circulation des voitures. Et les alternatives dans les grandes villes tardent à se mettre en place.
Même situation de tension en ce qui concerne les bornes de recharge électriques. En 2020, le gouvernement français avait fixé un cap : atteindre les 100 000 bornes de recharge en accès public dans l’Hexagone. Or, à la fin du premier trimestre 2022, l’AVERE ne dénombrait que 57 732 bornes installées. L’AVERE précise tout de même que le rythme de déploiement a drastiquement accéléré. De 4 500 nouvelles bornes en moyenne par an en 2019, la France est passé à plus de 20 000 installations en 2021. Et l’AVERE espère voir cette tendance se concrétiser en 2022. Une accélération indispensable pour suivre la tendance des ventes de véhicules électriques sur notre territoire.
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