Ce 3 mari 2022, la Commission européenne a dévoilé son projet de sixième train de sanctions économiques contre la Russie. Il se concentre sur l’énergie, avec un embargo progressif sur le pétrole russe d’ici à fin 2022 pour tous les pays de l’Union européenne, à l’exception de la Hongrie et de la Slovaquie, trop enclavées. La proposition va être discutée (et potentiellement modifiée) avant validation par les Vingt-Sept. L’unanimité sera nécessaire.
La Commission européenne propose un embargo sur le pétrole russe d’ici six mois, sur les produits pétroliers russes d’ici fin 2022
Tout en continuant de chercher tous les moyens possibles de réduire sa dépendance au gaz fossile russe, l’Union européenne propose un embargo progressif sur le pétrole importé de Russie. Ce 3 mai 2022, la Commission Européenne a en effet dévoilé son projet de sixième train de sanctions contre la Russie.
Outre l’exclusion de nouvelles banques russes du réseau interbancaire Swift, le point principal de cette nouvelle salve est bien le pétrole : « Nous cesserons progressivement l’approvisionnement en pétrole brut dans un délai de six mois et celui en produits raffinés d’ici à la fin de l’année. Il s’agira d’un embargo total sur l’ensemble du pétrole russe, livré par voie maritime ou via des oléoducs, brut ou raffiné », a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Une taxe sur les transports par tankers est également contenue dans le paquet de sanctions.
Pour rendre la proposition plus acceptable, la Commission a accepté d’exempter de cette obligation la Hongrie et la Slovaquie, deux pays enclavés et totalement dépendants des livraisons par l’oléoduc Droujba, qui pourront continuer leurs achats à la Russie en 2023.
La délicate question des exemptions de la Hongrie et de la Slovaquie
« Nous ne voterons pas pour des sanctions qui rendraient impossible l’approvisionnement de la Hongrie en pétrole ou en gaz. Il ne s’agit pas d’une décision politique (…), c’est une véritable question d’approvisionnement pour nous, car il est actuellement impossible de faire fonctionner la Hongrie et son économie sans le pétrole russe », avait d’ailleurs prévenu, ce lundi 2 mai 2022, le ministre des Finances hongrois Peter Szijjarto.
Cette question reste problématique, car la Bulgarie et la Tchéquie ont demandé à bénéficier du même régime d’exemption. Dimanche, le Premier ministre bulgare Kiril Petkov a ainsi affirmé que son pays, qui dépend presque à 100 % du pétrole russe, ne pourra « pas le supporter ».
La Russie exporte actuellement les deux-tiers de son pétrole vers l’Union européenne. Elle a fourni 30% du brut et 15% des produits pétroliers achetés par l’Union, pour un total de 80 milliards de dollars, selon le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
La proposition doit désormais être examinée par les gouvernements des Vingt-Sept, et l’unanimité sera requise pour l’adopter. Des amendements demeurent possibles, et les discussions pourraient être longues. Le ministre allemand de l’Energie Robert Habeck doutait ainsi qu’un accord puisse être trouvé avant le week-end.
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