Ce vendredi 18 mars 2022, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a publié une liste de dix mesures pour limiter la dépendance des pays développés au pétrole, en réduisant la consommation. Les transports individuels, et notamment l’automobile, sont au coeur de ces proposition. La plupart ne seraient pas techniquement difficiles à mettre en œuvre. Leur acceptabilité, en revanche, pose clairement question.
L’AIE liste 10 proposition pour baisser la consommation mondiale de pétrole de 3 %
Les prix du pétrole continuent de grimper au niveau mondial, portés par la guerre en Ukraine et le risque de rupture des exportations russes, suite aux sanctions économiques mises en place par l’Occident contre Moscou. Les Etats-Unis ont d’ailleurs déjà interrompu leurs importations de pétrole russe.
Dans ce contexte tendu, l’AIE a publié, ce vendredi 18 mars 2022, une liste de dix mesures qui permettraient de réduire la consommation de pétrole de 2,7 millions de barils par jour en quatre mois, soit 3 % de la consommation mondiale. Pour imager, l’AIE a comparé ce total à l’ensemble de la consommation des voitures en Chine.
Ces mesures concernent quasi-exclusivement les particuliers, et uniquement le secteur des transports, domaine dans lesquels des actions rapides sont possibles. L’AIE ne propose en effet pas de grande révolution structurelle, simplement une série d’ajustements, tous réalisables techniquement, du moins en Occident.
In the face of the emerging global energy crisis set off by Russia’s invasion of Ukraine, our new 10 Point Plan to Cut Oil Use proposes actions to
➡️ ease market strains
➡️ reduce the price pain being felt by consumers
➡️ lessen the economic damageMore: https://t.co/N5PGzJLbnS pic.twitter.com/K2dTpf0BRv
— Fatih Birol (@fbirol) March 18, 2022
Les politiques vont-ils s’emparer de cette petite révolution des transports ?
Dans le détail, l’AIE propose donc de :
- réduire la vitesse autorisée sur autoroute de 10 km/h ;
- étendre le télé-travail à 3 jours par semaine partout où c’est possible ;
- mettre en place des « dimanche sans voiture » dans les grandes villes ;
- réduire les tarifs des transports en commune et encourager la micro-mobilité, la marche et le vélo ;
- n’autoriser qu’une voiture sur deux dans les centres des grandes villes, en alternance ;
- développer le co-voiturage, notamment pour les trajets quotidiens ;
- améliorer le remplissage des camion de fret, ;
- préférer les TGV et les trains de nuit à l’avion ;
- supprimer les voyages d’affaire quand c’est possible, en privilégiant les visioconférence ;
- soutenir le développement des véhicules électriques et des véhicules moins gourmands en essence.
La ministre française de la Transition écologique, Barbara Pompili, a salué, lors d’une conférence de presse, « des idées intéressantes ». Certaines, effectivement, ne nécessite qu’une simple décision politique, mais pourraient être mal apprécié des citoyens ou de certaines organisations professionnelles.
Reste que l’occasion est belle de mettre en place de salutaires mesures d’efficacité énergétique, qui permettraient en plus de soutenir la transition énergétique des pays développés. Restent aux politiques de profiter de la situation pour imposer certaines de ces mesures, qui pourraient être plus facilement acceptées dans le contexte actuel.
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