Ce mercredi 9 février 2022, les villes de Paris, de Rouen et du Havre ont validé la création d’une société d’économie mixte locale (SEML) pour fédérer les investissements dans les EnR dans la vallée de la Seine. Objectif : ajouter 250 MW de puissance installée renouvelable d’ici 2030.
Une SEML pour Paris, Rouen et le Havre pour dynamiser les implantations d’EnR
La vallée de la Seine accélère sur les énergies renouvelables. Le projet était en discussion depuis plusieurs mois, il a été acté ce 9 février 2022, durant le Conseil de Paris. Après les élus havrais et rouennais, leurs homologues parisiens ont en effet voté la création de la société d’économie mixte locale (SEML) «Axe Seine Energies Renouvelables».
L’objectif de cette nouvelle société est de développer d’ici 2030 une cinquantaine de projets, «représentant potentiellement une puissance installée de 250 MW d’énergie renouvelable». Pour atteindre cet objectif, le texte voté indique que le capital social devra atteindre rapidement 28,5 millions d’euros, nécessitant de trouver des investisseurs privés.
La SEML est en effet dotée, à sa création, d’un capital de 7,8 millions d’euros, partagé entre les trois métropoles et la Caisse des Dépôts et Consignation. Les métropole du Havre et de Rouen apportent chacune 2 millions (soit 25,6 % du capital), la Ville de Paris et la Métropole du Grand Paris 1 millions chacune (soit 12,8 %, et 25,6 % en tout pour Paris), et la Caisse des Dépôts le solde.
Dan Lert, adjoint (EELV) à la transition écologique de la maire PS de Paris Anne Hidalgo, voit dans cette SEML un «catalyseur de politiques publiques en faveur de la transition énergétique» via des études et le codéveloppement des projets, qui «va nous permettre de générer plusieurs centaines de millions d’euros d’investissements».
«Aujourd’hui à Paris, nous sommes à 21% d’énergies renouvelables dans la consommation du territoire, dont 6% produites localement. On doit passer à 45% dont 10% produites localement d’ici 2030», complète Dan Lert.
Le SER s’invite dans la campagne présidentielle
Le champ d’action se veut le plus large possible : photovoltaïque, biomasse, éolien, récupération de chaleur, hydrogène vert… La Métropole de Rouen a déjà identifié une douzaine de projets, surtout photovoltaïques et éoliens, capables de démarrer dès 2022.
La création de cette SEML a cependant été critiquée par les élus communistes de la Ville de Paris, qui ont voté contre une «forme de partenariat public-privé qui ne garantit en rien le statut des personnels, les prix de l’énergie et le rapport avec les populations», selon Nicolas Bonnet-Oulaldj.
Cette annonce intervient le même jour que la publication de la seconde partie du livre blanc du Syndicat des Energies Renouvelables (SER) sur l’avenir énergétique de la France. Son président Jean-Louis Bal en profite pour militer pour que la lutte contre le changement climatique devienne « une thématique prioritaire » de la campagne présidentielle, et, dans les plans d’action politiques, « un projet chapeautant tous les autres ».
Il a par ailleurs affirmé que les renouvelables devront représenter 75 % du mix électrique en 2050, date à laquelle la consommation d’énergies fossiles devra s’approcher le plus possible de zéro pour tenir l’objectif de neutralité carbone. Il s’aligne donc sur le scénario N1 de RTE, supposant la création de 8 nouveaux EPR d’ici 2050 et un développement des EnR à un rythme soutenu.
A l’heure où le président de la République devrait annoncer la relance de la filière nucléaire, le président du SER lui-même ne mise pas sur un mix 100 % renouvelables pour 2050, mais invite à accélérer massivement les investissements pour tenir le pari (déjà complexe à tenir) d’installer plus de de 220 GW de nouvelle puissance renouvelable en France à cette date.
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