Lundi 6 septembre, le groupe Alstom a fait rouler pour la première fois en France son train à hydrogène. En présence de Jean-Baptiste Djebbari, le ministre en charge des transports, le train bleu effectué son premier trajet officiel sur les rails français. Le modèle de train à hydrogène d’Alstom, le Coradia iLint, circule déjà en Allemagne et en Autriche. Douze de ces trains à hydrogène circuleront prochainement sur le territoire français.
Alstom présente son Coradia iLint
Malgré le peu de bruit qu’il génère, le train à hydrogène d’Alstom n’est pas passé inaperçu lors de son arrivée en gare de Valenciennes Petite-Forêt. Lundi dernier, le groupe Alstom faisait rouler, pour la première fois en France, son train nouvelle génération. Avec le ministre des transports, Jean-Baptiste Djebbari, à son bord, le train bleu a roulé sur plusieurs kilomètres de rails du centre d’essais ferroviaires d’Alstom. Le but de cette présentation ? Présenter un modèle de train en phase avec les objectifs de mobilité durable du gouvernement.
Concrètement, le train Coradia iLint est alimenté par une pile à combustible, et il fonctionne grâce à une traction hydrogène développée par Alstom. Le ministère des transports met en avant l’aspect vertueux de ce train : « Son moteur est silencieux mais il a aussi la particularité de n’émettre aucun polluant atmosphérique car il ne rejette que la vapeur d’eau. » Le gouvernement, qui souhaite donner un coup d’accélérateur à la mobilité durable, a décidé de soutenir le projet de développement du train Alstom sur le réseau ferroviaire français.
Un train à hydrogène sur les rails de France
Alors quand pourra-t-on voyager à bord d’un train à hydrogène en France ? D’ici quelques années seulement. Sans échéance précise, Alstom a précisé qu’une commande de douze trains régionaux à hydrogène avait déjà été passée. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand-Est et Occitanie ont mandaté la SNCF pour cette commande. Les régions ont choisi un train à hydrogène bimodal, qui pourra fonctionner sur hydrogène et sur électricité sur les lignes existantes.
Le ministre des transports a précisé que l’état allait soutenir l’investissement des régions. Un montant de 10 millions d’euros va être débloqué pour assurer le déploiement de ces trains plus respectueux de l’environnement.
Quel avenir pour le train à hydrogène en France ?
En Europe, le train à hydrogène d’Alstom circule déjà depuis 2018 en Allemagne. L’Autriche a également commencé à s’équiper en trains à hydrogène. Et Alstom précise que d’autres pays (Italie, Suède et Pays-Bas) sont actuellement « en phase avancée d’essais » pour déployer des trains à hydrogène sur leurs rails.
En France, Jean-Baptiste Djebarri dresse un constat sans appel. « Notre réseau ferroviaire aujourd’hui est à 45% non électrifié. Nous avons deux solutions : soit nous électrifions, avec le coût que cela suppose, soit nous allons vers […] l’hydrogène qui a évidemment un avenir en France, et un marché européen et mondial à conquérir. » De fait, la France compte encore plus de 1 200 trains alimentés au diesel en circulation. Des trains que la SNCF compte remplacer dans les prochaines années. L’opportunité pour la transition énergétique du rail français est bien là.
L’hydrogène vert : une priorité pour le gouvernement français
Si le potentiel écologique du train hydrogène est bien là, reste la question du type d’hydrogène qui l’alimentera. Le ministre des transports a profité de l’occasion pour rappeler l’implication du gouvernement dans le Plan Hydrogène. En effet, depuis 2018 la France a initié un plan national pour soutenir le développement de l’hydrogène décarboné. Cet hydrogène vert est « une priorité pour les pouvoirs publics ». L’état a décidé de consacrer 7 milliards d’euros d’investissements sur les dix prochaines années.
Cet engagement a-t-il un impact sur la production industrielle d’hydrogène vert en France ? Oui, il semblerait. Du côté des industriels, on se mobilise pour développer la production d’hydrogène vert dans l’Hexagone. En début d’année 2021, Total et Engie se sont associés autour d’un projet d’hydrogène vert. Ils ambitionnent de développer le plus grand site de production en France. Leur hydrogène sera produit grâce à une électricité 100% renouvelable. Plus récemment, la start-up énergétique Lhyfe, basée en Vendée, a entamé sa production. Fin août, elle a annoncé avoir produit ses premiers kilos d’hydrogène vert grâce à l’électricité verte générée par un parc éolien proche du site.
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