Le Vietnam mise sur l’éolien en mer pour sa transition énergétique - L'EnerGeek

Le Vietnam mise sur l’éolien en mer pour sa transition énergétique

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Face à une augmentation croissante de ses besoins en énergie et une nécessité de décarboner un secteur largement dépendant des hydrocarbures, le Vietnam s’est lancé dans une politique d’installation massive de centrales renouvelables. Après l’hydro-électricité, l’éolien terrestre et le photovoltaïque, c’est au tour de l’éolien en mer d’être mis en avant par le Vietnam : un séminaire en ligne, ce 18 août 2021, a fixé l’objectif d’atteindre entre 3 et 5 GW de puissance installée dès 2030, et 21 GW en 2045.

Le Vietnam lancé dans un vaste déploiement des renouvelables

Avec la double contrainte de l’augmentation du niveau de vie (et donc de la consommation d’énergie) et de l’urgence climatique, imposant de décarboner le secteur, le Vietnam vit une véritable révolution énergétique. En effet, entre 1990 et 2018, la consommation intérieure d’énergie primaire du Vietnam a progressé en moyenne de 5,6 % par an, la consommation d’électricité de 13,9 % et les émissions de CO2 liées à l’énergie de 9,7 %.

Encore largement exportateur d’énergie en 2009, le Vietnam est devenu importateur net depuis 2015. En 2018, plus de 80 % de la production d’énergie primaire du pays était assuré par des combustibles fossile, dont 44 % pour le seul charbon.

Pour faire face aux défis énergétiques et environnementaux du siècle, le pays a décidé d’investir largement dans les énergies renouvelables, après avoir renoncé à développer un programme nucléaire civil, en projet au milieu des années 2010. Le gouvernement a ainsi renforcé le développement de l’hydro-électricité, historiquement puissante au Vietnam : de 27 TWh annuel en 2010, la production a atteint les 90 TWh en 2019, soit le 13ème marché mondial, avec 1,2 % de la production mondiale.

L’éolien terrestre a eu un essor plus récent, à la fin des années 2010, mais disposait en 2018 de 4 GW de projets en construction. Le photovoltaïque a connu un véritable boom en 2019 au Vietnam, avec 4,8 GWc installés (5ème marché mondial), puis une explosion en 2020, avec 11,1 GWc installés (3ème marché mondial), portant la puissance totale installée fin 2020 à 16,4 GWc, au 8ème rang mondial.

Eolien en mer : un séminaire en ligne pointe des objectifs élevés pour le Vietnam : entre 3 et 5 GW en 2030, 21 GW en 2045

Et, ce 18 août 2021, c’est l’éolien en mer qui est entré, à son tour, dans la danse. Durant un séminaire en ligne réunissant des représentants du gouvernement et d’associations professionnel, et intitulé Développer l’éolien offshore au Vietnam : Réglementations sur l’évaluation de l’impact environnemental et social, les décideurs ont fixé des objectifs élevés, ainsi qu’un programme des indispensables évolutions réglementaires pour permettre le déploiement d’une filière nationale.

Concernant les objectifs, ils ont été fixés entre 3 et 5 GW installés dès 2030, puis à 21 GW à horizon 2045. Le président de l’Union des associations scientifiques et technologiques du Vietnam, Phan Xuan Dung, a mis en avant les atouts majeur de cette énergie, notamment « des coûts énergétiques de référence réduits de plus en plus ». « Le développement de l’éolien en mer contribuera à créer plus de nouveaux emplois, à promouvoir l’attraction des investissements et à réduire les émissions de carbone (CO2) » a-t-il ajouté.

L’équipe de recherche Potentiel de la chaîne d’approvisionnement en énergie éolienne offshore au Vietnam a par ailleurs demandé au ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement de préciser rapidement le cadre réglementaire sur l’impact environnemental de l’éolien offshore, dans le respect des normes internationales, pour assurer une visibilité aux projets à venir.

Enfin, des nombres experts présents lors du séminaire ont estimé que « le système de base juridique et les normes techniques pour la production, la construction et l’installation, l’exploitation et la maintenance des ouvrages d’éolien en mer laissent encore à désirer ». Ils ont également demandé à l’État de soutenir promptement le développement de cette filière, afin de profiter à plein de ses gains énergétiques, économiques, environnementaux et sociaux.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Des japonais (PowerX Inc) voient plus grand, considérant que :

    – les pertes d’énergie pour le transport maritime d’énergie ne sont que d’environ 2%
    – les gisements éoliens au large sont beaucoup plus productifs en énergie éolienne
    – les pertes de charge de certains types de batteries sont nulles ou quasi nulles (batteries de flux etc)
    – les câbles ont plus ou moins des impacts environnementaux, pertes, coûts et mettent souvent plus de temps (administratif et autres à être déployés
    – en outre le transport maritime concerne environ 90% du transport mondial de marchandises et beaucoup de navires sont en partie vide en revenant d’avoir livré certains pays alors qu’ils pourraient disposer dans certains cas et situations de capacités de charge et transferts de puissance plus faciles qu’actuellement avec les énergies fossiles.

    Pour répondre à ces aspects, la société japonaise PowerX prévoit de construire des navires de transfert de puissance automatisés

    D’abord en 2025 pour 200 MWh de puissance puis 5,6 GWh

    Le navire pourra parcourir jusqu’à 300 kilomètres lorsqu’il ne fonctionnera qu’à l’électricité et pourra déverrouiller une transmission d’énergie propre intercontinentale sur de longues distances lorsqu’il sera alimenté à la fois par de l’électricité et des carburants biodiesel durables, selon la société.

    PowerX envisage par ailleurs de construira une installation d’assemblage de batteries à l’échelle du gigawatt au Japon pour produire en masse des batteries pour les navires de transfert de puissance. La capacité de production annuelle de l’usine atteindra 1 GWh d’ici 2024 et atteindra à terme environ 5 GWh d’ici 2028. Les lignes de production seront automatisées pour produire en masse à faible coût.

    La majeure partie de l’énergie mondiale est actuellement transportée par des navires, sous forme de carburant comme le pétrole, le gaz et le charbon. 84,9% de l’électricité du Japon est générée par la combustion de carburants fossiles importés par les navires. Alors que le monde s’éloigne des combustibles fossiles, PowerX pense que le navire énergétique transportera de l’électricité à partir de sources renouvelables, remplaçant les navires transportant les carburants fossiles d’aujourd’hui

    Le gouvernement japonais vise à ce que les énergies renouvelables génèrent 36 à 38 % de la production d’électricité du pays au cours de l’exercice 2030, une amélioration majeure par rapport à son plan précédent de 22 à 24 %. Cela nécessitera une augmentation de l’énergie éolienne offshore des 20 MW actuels à 10 GW d’ici l’exercice 2030 et à 30-45 GW d’ici l’exercice 2040

    Le Japon est entouré d’eaux côtières profondes. PowerX a l’intention de changer la façon de consommee et transfère les énergies renouvelables en fournissant une solution qui peut lever la restriction sur l’emplacement de la production d’électricité, permettant une plus grande flexibilité pour les sites de parcs éoliens offshore, en particulier pour un pays insulaire comme le Japon

    Masahiro Ito est co-fondateur, ceo de PowerX. En 2000, il a fondé Yappa, une société de logiciels dans le développement de technologies de visualisation numérique. Paolo Cerruti, co-fondateur et COO de Northvolt, Caesar Sengupta, ancien vice-président et directeur général de Google, et Mark Tercek, ancien PDG de The Nature Conservancy, sont les administrateurs non exécutifs de PowerX

    Vidéo de présentation courte

    https://www.youtube.com/embed/7MBQcrgTIeM

    .

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  • Stockage d’énergie à bas prix

    Les études scientifiques répertorient plus de 300 technologies de stockage d’énergie, dont environ une centaine sont à la fois à rendement élevé et à des prix déjà ou compétitifs à court/moyen terme

    Le lithium-ion n’a que peu de perspectives sur le réseau compte tenu des réserves, coûts, limites, problèmes etc

    Des options moins chères, plus sûres et de plus longue durée entrent régulièrement sur le marché

    Exemple parmi d’autres

    Form Energy (Boston) batterie fer-air de 150 heures à moins d’un dixième du coût du lithium-ion

    Le groupe français Lazard évalue le coût actualisé de stockage (LCOS) des batteries lithium-ion à grande échelle à 132-245 $/MWh dans son rapport annuel

    La batterie de Form Energy peut être utilisée en continu sur une période de plusieurs jours et permettra un réseau électrique fiable, sécurisé et entièrement renouvelable toute l’année

    La batterie fonctionne par « oxydation réversible du fer ». En mode décharge des milliers de minuscules pastilles de fer sont exposées à l’air, ce qui les fait rouiller (oxyde de fer). Lorsque le système est chargé d’un courant électrique, l’oxygène contenu dans la rouille est éliminé et il redevient fer.

    Un projet « pilote » de 300 MW pour Great River Energy, basé au Minnesota, va être mis en service en 2023.

    La start-up canadienne Zinc8 a été la première sur ces marchés avec un produit commercial en 2019, annonçant qu’elle déploierait un système de batterie zinc-air avec la capacité technologique de fournir plus de 100 heures de stockage.

    Et ESS, basée en Oregon vend déjà une batterie à flux qui utilise le fer comme composant principal.

    ESS et Form Energy appartiennent en partie à Breakthrough Energy Ventures (Bill Gates, Jeff Bezos)

    Les investisseurs actuels de Form Energy comprennent également le géant pétrolier italien Eni et Macquarie Capital, tandis qu’ArcelorMittal a annoncé un investissement de 25 millions de dollars dans la société

    https://formenergy.com/technology/battery-technology/

    .

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