L’agglomération de Lorient investit dans l’hydrogène pour verdir sa flotte de transports en commun. La ville se prépare à déployer des bus qui rouleront à l’hydrogène. Mais elle compte aussi faire l’acquisition d’un bateau-bus à hydrogène. A terme, l’agglomération bretonne espère produire localement de l’hydrogène vert grâce aux énergies renouvelables.
Lors de la dernière campagne municipale, l’hydrogène s’était invité dans les débats à Lorient. Alors candidat, Fabrice Loher défendait l’intérêt de l’hydrogène pour développer des transports en commun verts. Devenu maire, il a effectivement fait de l’hydrogène une priorité pour l’agglomération de Lorient. Et comme promis, les transports en commun sont en passe de connaître une petite révolution.
Lorient se déplacera à l’hydrogène, sur terre comme sur mer
L’hydrogène a de beaux jours devant lui à Lorient. L’agglomération a validé l’acquisition d’une nouvelle flotte de bus. Leur particularité ? Ces nouveaux modèles seront propulsés grâce à l’hydrogène. Le premier spécimen est déjà arrivé. Il trône fièrement sur le parvis de l’hôtel de ville de Lorient. D’ici 2025, ce sont 12 bus à hydrogène qui vont être déployés dans la ville pour remplacer les modèles actuels. Ces modèles nouvelle génération afficheront une autonomie de 450 km par plein d’hydrogène.
Et le transport terrien n’est pas le seul à être concerné par la transition énergétique. L’agglomération de Lorient compte aussi investir dans l’hydrogène pour ses navettes TransRades, des bateaux-bus qui font partie du maillage des transports en commun de la ville. A l’heure actuelle, la ville ne compte qu’une seule navette maritime, le Ar Vag Tredan. Il est en panne depuis plusieurs mois à cause d’une panne. L’agglomération compte le re-motoriser avec une pile à hydrogène. En parallèle, la ville a déjà voté en faveur de l’achat d’une seconde navette. Ce nouveau bateau à hydrogène rentrera en activité à l’horizon 2023. La ville a déjà évoqué la possibilité d’acquérir un second bateau à hydrogène dans un second temps.
Lorient : neutralité carbone pour 2050
L’agglomération de Lorient s’est fixé une échéance pour la transition énergétique. Elle veut parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050. Et pour cela, le déploiement de la mobilité douce est une première étape cruciale. Elle nécessite aussi de lourds investissements.
La nouvelle flotte de bus à hydrogène va coûter 15 millions d’euros à Lorient. L’achat du navire à hydrogène va se monter à 5 millions d’euros. Et la re-motorisation de l’actuelle navette fluviale avec une technologie hydrogène se chiffre à 2 millions d’euros. Eu total, l’enveloppe se montera donc à 22 millions d’euros. L’agglomération de Lorient devrait toutefois bénéficier de l’aide de l’Europe et de la région Bretagne pour son projet hydrogène.
Grâce à cette option de mobilité hydrogène, Lorient espère bien diminuer son empreinte carbone. Maria Colas, la vice-président de l’agglomération de Lorient en charge des mobilités, défend ce choix stratégique. « Dès aujourd’hui, nous anticipons la hausse inexorable de la fréquentation de nos bus et de nos TransRades en investissant dans un matériel circulant plus vertueux. » D’après elle, « l’hydrogène vert répond à l’exigence de la réduction d’émission de polluants ».
Une filière hydrogène, bientôt à Lorient
En ligne de mire, Lorient Agglo espère voir s’implanter une véritable filière de l’hydrogène sur son territoire. Et les responsables politiques attendent notamment beaucoup du développement des énergies renouvelables pour soutenir la production d’un hydrogène vert et local. La ville est d’ailleurs déjà très active sur le sujet des énergies vertes. La ville compte déployer la plus grande centrale solaire urbaine de France sur les toits d’une ancienne base militaire de sous-marins.
Fabrice Loher, le président de Lorient Agglomération, explique : « Sur le pays de Lorient, nous avons la chance d’avoir le projet d’éoliennes offshore au large de Groix et de Belle-Île qui nous permettra de produire de l’hydrogène vert. Ce devrait être l’équivalent de l’énergie d’une demi-centrale nucléaire. Grâce à cette capacité de production nous allons pouvoir structurer une filière complète sur notre territoire. »
Ainsi, l’agglomération souhaiterait que le projet des soixante éoliennes flottantes offshore permette de produite de l’hydrogène par électrolyse de l’eau de mer. Mais le projet en est encore au stade de l’appel d’offres. Et il ne devrait pas voir le jour avant 2030.
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