Tchéquie : report en vue pour l'appel d'offre de la centrale nucléaire de Dukovany - L'EnerGeek

Tchéquie : report en vue pour l’appel d’offre de la centrale nucléaire de Dukovany

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Le gouvernement tchèque a fait de l’extension de la centrale nucléaire de Dukovany une priorité de politique énergétique. L’appel d’offre pour ce nouveau réacteur de 1 200 MW devait à l’origine être publié d’ici la fin de l’année. Mais le gouvernement devrait demander un report à 2021, voire plus, devant l’importance stratégique et géopolitique, pour la Tchéquie, du choix de ce fournisseur. Le gouvernement envisage notamment d’exclure de l’appel d’offre les groupes industriels russes et / ou chinois, pour sauvegarder la souveraineté du pays.

En Tchéquie, le premier ministre favorable à reporter l’appel d’offre pour l’extension de la centrale nucléaire de Dukovany

Le nucléaire, enjeu majeur en Tchéquie. Le gouvernement travaille actuellement sur l’appel d’offre pour l’extension de la centrale nucléaire de Dukovany, une des deux du pays. Disposant actuellement d’une puissance de 2 000 MW, un nouveau réacteur de 1 200 MW devrait être mis en chantier à horizon 2030, pour une mise en service prévue entre 2035 et 2040.

L’appel d’offre aurait dû, suivant le calendrier originel, être publié d’ici la fin de l’année. Mais, ce mardi 24 novembre 2020, le premier ministre tchèque, Andrej Babiš, a confirmé que le pays allait prendre son temps. « Je suis d’avis qu’un appel d’offres aussi important ne devrait pas être décidé par le gouvernement à dix mois des élections législatives. L’appel d’offres n’est pas prêt, il y a des consultations avec la Commission européenne, qui doit tout approuver, ce qui est une priorité à laquelle travaille le ministère de l’Industrie et du Commerce, et cette approbation va durer un an et demi », a déclaré le chef du gouvernement.

La veille, ce lundi 23 novembre 2020, le ministre des Affaires Etrangères tchèque, Tomáš Petříček, avait déjà recommandé d’écouter les mises en garde des services de renseignement sur le choix du fournisseur de ce réacteur nucléaire, qui sera opéré par l’énergéticien tchèque ČEZ. En effet, cet investissement sera l’un de plus importants de l’histoire du pays, et engagera fortement le pays.

Vers une exclusion du russe Rosatom et du chinois China General Nuclear Power

Ce choix revêt donc une importance cruciale, notamment en terme de sécurité. Dès lors, Tomáš Petříček milite pour exclure de cet appel d’offre l’entreprise d’Etat russe Rosatom et le chinois China General Nuclear Power, pour des raisons de souveraineté.

Parmi les autres principaux favoris pour l’obtention de ce contrat crucial figurent le coréen KHNP, l’américain Westinghouse et une seule société de l’Union Européenne, le français EDF. Ce vendredi 20 novembre 2020, le Premier ministre Andrej Babiš et le ministre de l’Industrie et du Commerce Karel Havlíček ont d’ailleurs rencontré à Prague Jean-Bernard Lévy, président de l’énergéticien français.

« J’ai noté que Rosatom pourrait participer à l’appel d’offres pour Dukovany II en consortium avec une autre entreprise, afin que sa participation à la fourniture d’un nouveau réacteur nucléaire soit limitée. Mais soyons clair : la sécurité ne se négocie pas. Le nouveau réacteur sera construit d’un seul bloc, et la participation de la Russie, même si elles ne concerne que certaines de ses plus petites parties, pourrait compromettre l’achèvement en temps et en heure de l’ensemble du projet », a commenté le député du Parti Pirate Tchèque Jan Lipavský.

Rédigé par : La Rédaction

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COMMENTAIRES

  • La République tchèque n’a pas de politique nationale en matière de stockage ou de retraitement des déchets nucléaires, la responsabilité en incombe à la Czech Power Company (ČEZ) détenue à 70% par l’Etat qui a prévu de lancer un appel d’offres reporté pour une unité de 1 200 MW dans sa centrale de Dukovany et de choisir un gagnant en 2022.

    Le Premier ministre Andrej Babis dont le gouvernement n’a pas de majorité au Parlement, a tenu à maintenir le soutien du parti communiste, qui est favorable à la participation russe et entretient des relations étroites avec le président Zeman.

    Les services de sécurité et les partis d’opposition ont exprimé des inquiétudes quant à la participation éventuelle de soumissionnaires chinois et russes.

    Le projet, d’une valeur d’au moins 7,24 milliards de dollars en prix courants, est le plus gros investissement du pays à ce jour, et comprend un engagement de l’État à acheter l’électricité de la centrale à des conditions avantageuses pour CEZ

    Le responsable du climat de l’UE a mis en garde contre les coûts du cycle de vie de la technologie nucléaire, “vous serez coincés avec elle pendant très, très, très longtemps”.

    A propos des SMR, le président d’EDF confirme dans un entretien avec Faith Birol qu’actuellement, tous les projets de SMR existants sont financés par le gouvernement et non par les forces du marché.

    Le ČEZ ne croit pas que le retraitement est économique (il est assuré par la Russie) et stocke le combustible usé jusqu’à ce que l’ Autorité de dépôt des déchets radioactifs (RAWRA) en assume la responsabilité. La RAWRA sélectionnera un emplacement permanent pour le stockage et la construction commencera sur ce site après 2050 pour une exploitation commençant en 2065. Les coûts n’étant pas tous connus ne sont pas intégrés dans le prix.

    Sans solution économique d’ici là il faut prévoir un stockage sur plus de 100.000 ans ou bien réversible.

    La conversion, l’enrichissement et la fabrication de combustible est entrepris en Russie par TVEL. L’UE exige une certaine diversité dans les options d’approvisionnement en combustible.

    En 2019, le gouvernement tchèque a donné son approbation préliminaire pour au moins une nouvelle centrale nucléaire à la centrale de Dukovany pour environ 2035 afin de remplacer quatre unités qui devraient fermer entre 2035 et 2037. Le modèle financier proposé est une garantie de l’État afin d’obtenir un financement aux taux d’intérêt du gouvernement, mais pas de subvention sur les coûts d’exploitation et des tarifs d’électricité supérieurs aux prix du marché.

    Le taux d’intérêt est de zéro à entière charge de l’Etat jusqu’à l’ouverture des centrales. Ensuite les clients paient le surcoût accordé sur 30 ans à ČEZ

    Le pays dépend des technologies extérieure et des intervenants qui remportent les appels d’offre. EDF / Areva, Atmea n’ont jusqu’à présent pas été retenus en 2020.

    Les déchets nucléaires produits par les centrales électriques et les autres petits réacteurs du pays sont exportés vers la Russie qui fournit l’uranium enrichi. Un programme des années 80 recommandait la construction d’un site de stockage souterrain pour conserver les déchets en vue d’un retraitement futur. L’exploration géologique a commencé au cours de la seconde moitié des années 1990. Onze sites candidats ont été sélectionnés mais le processus n’est pas terminé. La possibilité de stocker les déchets sur le site de la gare de Temelín est à l’étude.

    Faible efficacité énergétique :

    Selon l’AIE, la consommation d’électricité (production brute + importations – exportations – pertes de transport / distribution) en République tchèque en 2008 était de 67 TWh. La population était de 10,4 millions de personnes. En comparaison, au Portugal, la population était de 10,6 millions de personnes et la consommation d’électricité de 51 TWh.

    Le projet de construction à Dukovany suscite le scepticisme des experts

    L’industrie nucléaire dans le monde est en mauvais état et de nouvelles unités sont construites avec de nombreuses années de retard et pour plusieurs fois le budget initial. En conséquence, les nouvelles centrales nucléaires produisent de l’électricité à un coût plus élevé que les autres sources, éolien et solaire.

    Selon une étude récente du cabinet de conseil Lazard, les nouvelles centrales nucléaires ont besoin d’au moins 118 dollars par mégawattheure pour rembourser à l’investisseur tous les coûts, y compris les coûts de financement. Les centrales solaires et éoliennes peuvent être trois fois moins chères dans des conditions naturelles adaptées.

    La République tchèque a-t-elle besoin de l’extension de la centrale nucléaire de Dukovany?

    En Occident, ils en sont conscients et le développement économique bloque le développement ultérieur de l’énergie nucléaire. Même “les grands passionnés du nucléaire” – les Français – ont compris que sans réduction des coûts, les projets de construction de plus de réacteurs sont terminés.

    Le groupe EDF a démarré sa construction en 2007 avec l’hypothèse qu’elle sera achevée dans cinq ans et que les coûts atteindront 3,3 milliards d’euros. Selon les derniers rapports, EDF parle déjà d’un éventuel lancement en 2023, les coûts grimperont à 12,4 milliards d’euros (316 milliards de couronnes). En outre, des rapports inquiétants répétés font état de problèmes de qualité des composants; la qualité insatisfaisante de l’acier dans l’élément clé de sécurité – le réservoir sous pression – est particulièrement scandaleuse.

    L’étonnement prévaut sur l’idée de construire de grands réacteurs d’une puissance supérieure à mille mégawatts dans la seule région de Třebíč. Que ce soit en raison de problèmes de transport des pièces sur le chantier ou de fourniture d’eau suffisante pour le refroidissement.

    Selon les modélisations par pas de 6 secondes de l’Université de Stanford, entre autres, le coût des renouvelables en République Tchèque serait 47% moins élevé que le nucléaire qui est un véritable jeu de quilles en cas notamment d’attaques de missiles et une cible chaque fois favorite :

    https://thesolutionsproject.org/wp-content/uploads/wce/country_CzechRepublic.pdf

    .

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  • Salut à tous,

    Pour ceux qui veulent pas se prendre la tête à lire les commentaires interminables de énergie +, qui grosso modo disent toujours la même chose, je vous fait un résumé ci-dessous.
    Et ça vous évitera de lire ses prochains commentaires, bonne lecture:

    Après une analyse approfondi de plein de trucs(fosse septique, bouche d’égouts, marc de café etc..), le cabinet d’études Pierre-Paul-Jacques à conclu que le nucléaire c’était caca et que les renouvelables c’était super cool méga-chouette, surtout le solaire et l’éolien.

    Mais bon la réalité que le cabinet d’études Pierre-Paul-Jacques ne dira jamais, c’est que son étude est un peu bidonné sur les bords.

    Il faut dire que l’éolien c’est bien pour que les lobbys industriels (Général électric, Siemens gamesa etc…) continuent à nous vendre leurs merdes qui servent à rien et qui fonctionnent quand elles veulent et “en même temps” permettre à tous les politicards de tous bords de gratter quelques voix en plus lors de prochaine élections sous couvert de protection de l’environnement.

    Enfin, ils ne faut pas oublier tous ces braves empêcheurs de tourner en rond (SDN, EELV, Greepeace, PS etc…) qui seront satisfait de voir une centrale nucléaire de plus se retrouver à la ferraille sans que l’ASN ait eu son mot à dire et qui aurait pu fonctionner facile 10 ans de plus.

    Et surtout, pour faire passer la pilule à tout ceux de la filière nucléaire qui vont perdre leur boulot, il faudra expliquer que c’était inéluctable, sinon des missiles méga-sonic-extra-terrestre auraient exploser toutes les centrales nucléaires de France et de Navarre.

    ET VOILA, C CA LA VRAI VERITE !!!!!!!

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  • On croirait qu’il s’agit d’un collégien boutonneux qui se défoule. Des propos imbéciles qui ne sont que le reflet de leur auteur.

    Notons d’abord à quelle vitesse les projets nucléaires se mettent en oeuvre : appel d’offres prévu en 2020 pour une mise en service entre 2035 et 2040. Ce qui n’empêche pas certains de vanter le nucléaire pour sa capacité (prétendue) à réduire les émissions de CO2. En fait, pour ce qui concerne les 20% de gaz à effet de serre dus à la production d’électricité, car il n’y a pas que le CO2 et l’électricité dans les GES.

    L’Agence internationale de l’énergie atomique ne prévoit guère d’avenir brillant pour le nucléaire. Heureusement que ceux qui travaillent dans ce secteur ont aussi droit à la retraite.

    En 2019, la capacité nucléaire mondiale était de 392,1 GW, en diminution de 4,3 GW par rapport à 2018. La production d’électricité nucléaire en 2019 (2.796 TWh) reste encore inférieure à celle de 2006 et ne représente que 10,4% de la production totale d’électricité. Production qui vient d’être dépassée sur le fil par les énergies renouvelables non hydrauliques, l’hydraulique seul produisant 51% de plus que le nucléaire.

    Selon la dernière estimation de cette agence (IAEA) la capacité du nucléaire mondial en 2030 serait de 369 à 475 GW, de -6% à +21% comparé à 2019.

    Mais l’expérience accumulée depuis 45 ans montre que c’est toujours la valeur basse de la fourchette qui se concrétise. Pensez donc : en 1975 l’IAEA estimait qu’il y aurait de 3.600 à 5.300 GW de nucléaire en service dans le monde en l’an 2000. La capacité effective s’est limitée à 351 GW, dix à quinze fois moins.

    La production d’électricité nucléaire en 2030 ne serait que 8,2% ou 10,5% de la production totale dans le monde. Pour 2040 et 2050, la part estimée du nucléaire est plus faible encore.

    Dans son plus récent rapport pour sa part, l’Agence internationale de l’énergie (IEA) envisage deux cas principaux pour 2030, dans lesquels le nucléaire produirait 9% ou 11% de l’électricité mondiale, tandis que les renouvelables produiraient 38% ou 52% de cette électricité.

    Pour 2040, la part du nucléaire aurait un peu diminué, tandis que les énergies renouvelables produiraient 47% ou 72% de l’électricité mondiale. Ensemble, éolien et solaire produiraient alors 28% ou 50% de l’électricité mondiale.

    Bien sûr, un collégien boutonneux n’imagine même pas lire un jour ce genre de rapports. Et comme on le sait, ces deux institutions internationales sont infestées d’écologistes EELV ou autres.

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  • En France, il faut savoir gérer l’arrêt progressif des réacteurs nucléaires. Ceux-ci ont été construits et qualifiés pour une durée de vie technique de 40 ans avec un facteur de charge de 80%. Cela correspond à 42-43 ans pour un facteur de charge moyen de 75% comme c’est le cas en France depuis plus de trente ans.

    Ayant été construits en grand nombre sur une courte période, ils atteindront leurs limites sur une période de temps également limitée. C’est ce qu’on appelle la “falaise nucléaire”.

    Pour éviter cela, il est nécessaire d’arrêter au plus tôt et de façon échelonnée les réacteurs nucléaires qui atteignent 40 ou 42 de service, disons 280.000 heures pour être plus précis.

    Malheureusement, nous avons été mis devant le fait accompli et les énergies renouvelables n’ont pas pu se développer comme il aurait fallu. Ainsi, certains réacteurs sont modernisés pour tenir quelques années de plus. Mais la cuve résistera-t-elle suffisamment à la corrosion neutronique ?

    Dans le cas de Fessenheim, les deux réacteurs ont produit en moyenne 10,4 TWh par an sur les dix dernières années. En deux ans, de 2017 à 2019, la production d’électricité de l’éolien et du solaire est passée de 33,1 à 45,6 TWh. Cette augmentation annuelle de 12,5 TWh compense chaque année plus que la production moyenne de Fessenheim.

    Répondre
  • NON il n’est pas nécessaire d’arrêter au plus tôt les réacteurs nucléaires. En effet ceux ci sont soumis périodiquement à des évaluations de sureté et contrairement à ce qu’on pourrait penser, elles sont plus sures à 40 ans qu’à la date de leur mise en service. C’est le résultat de modifications apportées au fil du temps, pour tenir compte du retour d’expérience national ET international.
    Quant à dire que le solaire et l’éolien remplacent la production de Fessenheim c’est une fois de plus de l’arnaque intellectuelle: comparer une énergie pilotable (le nucléaire) à une énergie aléatoire (PV et éolien) c’est comparer des choux et des carottes

    Répondre
  • J’aime bien le commentaire de Sam Sam.
    Finalement plus correct et moins menteur que ceux d’energie+ et Gibus.
    Franchement, Gibus, pensez-vous vraiment que les centrales ont été construite pour 40 ans seulement?
    Mais alors, les barrages, c’était aussi pour 40 ans ?
    Les tunnels ? Les ponts ? Les ports ?
    La Tour Eiffel! Bordel de merde. Faut interdir au gens d’y monter! SUUUUUUPER dangereux!
    Les chateaux forts? le Mont Saint Michel! Les Cathédrales!
    Ma maison!!!! Merde, elle a plus de 40 ans!

    Ben non, en fait, c’est pas la panique. Comment fait-on ? Ben, comme pour les centrales nucléaires, on mesure les dégradations du temps et on surveille l’érosion des marges de sécurité.
    En plus, dans le nucléaire, les normes se renforcent et les centrales doivent se mettre à jour, ce qui AUGMENTE leur marge de sécurité.
    Donc, les centrales sont plus sûr aujourd’hui qu’il y a 40 ans à leur mise en route.

    Mais n’hésitez à pondre un texte de trouze pages en réponse pour vous occuper.

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